Bientôt un spray nasal à base de kétamine pour lutter contre la dépression ?

Crédits : Pixnio

La Food and Drug Administration (FDA) pourrait bientôt autoriser le développement d’un spray nasal à base d’eskétamine pour lutter contre la dépression. Le traitement pourrait à terme être proposé aux personnes pour qui d’autres thérapies ont échoué.

Kétamine et dépression

Bien moins connue que le cannabis ou que la cocaïne, la kétamine (un anesthésique notamment utilisé par les vétérinaires) devient de plus en plus courantes dans les soirées. Nous parlons en revanche ici d’esketamine, une variante de la kétamine anesthésique, qui présente une chimie similaire mais à des doses beaucoup plus faibles. Nous savons en effet depuis quelques années le médicament efficace pour lutter contre la dépression. Il est parfois admis par intraveineuse chez les personnes souffrant de troubles dépressifs très sévères. Cependant, son accès reste très limité. Cela pourrait bientôt changer.

Un groupe d’experts indépendants vient en effet d’évaluer si le médicament administré par voie nasale, un dispositif mis au point par Johnson & Johnson, devait être approuvé ou non par la FDA. Il en ressort que les avantages l’emportent sur les risques. Les 17 membres du panel ont en effet voté pour l’approbation (14 voix « pour », 2 voix « contre » et 1 abstention). Reste à savoir si la FDA suivra les avis du conseil, mais l’approbation finale du dispositif semble désormais sur la bonne voie.

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L’eskétamine pourrait un jour être utilisée pour traiter la dépression. Crédits : Wikipédia

L’eskétamine, sous conditions

L’avantage de l’eskétamine, contrairement aux traitements actuels proposés, est que ses effets sur l’humeur se produisent plus rapidement. Quelques heures suffisent parfois, contre quelques jours, voire, semaines, pour d’autres médicaments. Un spray nasal à base d’eskétamine pourrait alors s’avérer très utile pour les personnes souffrant de crises immédiates. On l’imagine également plus efficace pour les personnes présentant des pulsions suicidaires. Sous réserve de conditions, bien entendu.

En effet, au cours des cinq essais cliniques déjà menés, les patients semblaient éprouver quelques effets indésirables dans les deux heures suivant la prise du médicament. Si le traitement est approuvé, celui-ci devra être administré uniquement dans quelques établissements de soins de santé seulement, où les patients pourraient être surveillés pendant ce laps de temps.

Côté posologie, le conseil propose qu’une dose soit administrée deux fois par semaine dans une clinique pendant les quatre premières semaines, parallèlement à un nouvel antidépresseur oral. Les patients passeraient ensuite à une dose par semaine pendant les quatre semaines suivantes. Les membres du panel ont par ailleurs souligné la nécessité de poursuivre la recherche sur les effets du médicament, et ce même si celui-ci est approuvé. On note qu’aucun traitement de ce type n’a reçu l’approbation de la FDA depuis 1986. À l’époque, le Prozac débarquait sur le marché.

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