Bientôt un patch comme moyen de contraception ?

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Crédits : Christopher Moore, Georgia Tech

Un nouveau contraceptif à longue durée d’action, conçu pour être auto-administré, vient d’être testé avec succès chez la souris. À terme, ce nouveau « patch » indolore pourrait être facilement accessible dans les pays en développement où l’accès aux soins médicaux peut être limité.

Les différents moyens de contraception disponibles sur le marché sont rarement pratiques et parfois invasifs. Pour pallier à ces problèmes, des chercheurs de l’Institut de Technologie de Géorgie (États-Unis) développent actuellement un patch à micro-aiguilles capable de diffuser un agent contraceptif sur plusieurs semaines. Indolore et auto-applicable, ce nouveau patch qui s’administre une fois par mois vient de passer des premiers tests concluants chez la souris. Des premiers tests cliniques sont d’ores et déjà envisagés.

Micro-aiguilles

Les patchs à micro-aiguilles présentent l’avantage de soulager la « peur des aiguilles ». Celles incorporées à ces dispositifs – qui mesurent moins d’un millimètre – ne pénètrent jamais le niveau des récepteurs du patient. C’est pourquoi vous ne sentez rien. Ces micro-aiguilles sont par ailleurs constituées de polymères qui se décomposent en toute sécurité dans l’organisme. Elles sont composées d’acide lactique et glycolique, couramment utilisés dans les sutures capables de se résorber.

Déjà utilisée pour administrer des antibiotiques, des agents antigrippaux, de l’insuline ou encore des anticoagulants, les chercheurs ont tout naturellement eu l’idée de tester cette approche avec un agent contraceptif. L’idée consiste ici à libérer un médicament appelé lévonorgestrel, qui n’est autre que l’ingrédient actif de la pilule du lendemain.

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Ce nouveau patch à micro-aiguilles pourrait devenir le moyen de contraception du futur. Crédits : Christopher Moore, Georgia Tech

Pratique et peu coûteux

L’avantage de ce nouveau patch en revanche, c’est qu’il serait capable de libérer progressivement la charge médicamenteuse, sur plusieurs semaines (un patch pourrait protéger pendant un mois environ). En plus d’être indolores, ces patchs présenteraient plusieurs avantages, notamment ceux de pouvoir être auto-administrés et d’être relativement peu coûteux. Ils n’auraient également pas besoin d’être réfrigérés. On pense notamment aux femmes dont les accès aux soins de santé restent limités dans certains pays. Des points non négligeables, donc.

Les prochains mois, on l’espère, nous dirons si la technique pourrait être transposable chez la femme. Concernant les souris femelles, une centaine de micro-aiguilles auraient suffi à élever le niveau de lévonorgestrel dans le sang, de manière à les protéger pendant un mois, notent les chercheurs. Et même si une donnée enregistrée chez la souris n’est pas nécessairement obtenue en essais cliniques, les chercheurs restent confiants.

« Nous ne savons pas encore comment ces patchs contraceptifs pourraient fonctionner chez l’Homme, note Mark Prausnitz, principal auteur de l’étude. Mais parce que nous utilisons une hormone contraceptive bien établie, nous sommes optimistes. Nous nous attendons également à ce que l’éventuelle irritation cutanée à l’endroit d’application du patch soit minimale, mais ces attentes doivent être vérifiées ».

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