Bientôt un médicament à base de marijuana contre l’épilepsie ?

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Un comité consultatif de la Food and Drug Administration (FDA) américaine recommandait il y a quelques jours l’utilisation de l’Epidiolex pour traiter deux syndromes épileptiques. Il s’agit d’un médicament dont l’ingrédient actif – le cannabidiol (CBD) – est un composé non hallucinogène présent dans la marijuana.

La FDA, c’est l’administration américaine des denrées alimentaires et des médicaments. Cet organisme a – entre autres – la mission d’autoriser la commercialisation des médicaments sur le territoire des États-Unis. Un comité consultatif de cette organisation demandait donc il y a quelques jours à ce que l’Epidiolex soit approuvé. Si l’agence américaine accepte la recommandation du comité, Epidiolex sera le premier médicament dérivé du cannabis approuvé pour la vente aux États-Unis.

Epidiolex est un médicament qui se présente sous la forme d’un liquide visqueux développé par la société britannique GW Pharmaceuticals PLC pour le traitement de deux formes rares d’épilepsie : le syndrome de Lennox-Gastaut et le syndrome de Dravet. Les deux affections se développent durant l’enfance, provoquant parfois des crises chez les jeunes patients âgés de six mois seulement. Lors d’une récente réunion du comité de la FDA, l’entreprise a présenté les résultats de trois études menées sur une période de 14 semaines. Deux d’entre elles portaient sur les patients atteints du syndrome de Lennox-Gastaut et l’autre sur ceux atteints du syndrome de Dravet.

Le médicament semble avoir diminué de plus de 40 % les crises chez les patients souffrant du syndrome de Lennox-Gastaut et les crises convulsives (qui impliquent l’ensemble du corps) chez les patients atteints du syndrome de Dravet. Selon GW Pharmaceuticals PLC, l’effet secondaire principal était la somnolence, mais l’entreprise note également une possibilité de lésion du foie après une utilisation à long terme.

Il n’y a à ce jour pas de médicaments conçus pour traiter spécifiquement le syndrome de Dravet sur le marché. Bien qu’il y en ait six pour pallier au syndrome de Lennox-Gastaut, ces médicaments ne sont pas toujours efficaces, laissant peu d’alternatives aux patients et à leur famille. « J’ai eu des crises pendant 10 ans », explique Sam Vogelstein, 16 ans, aujourd’hui consommateur de l’Epidiolex, lors de la réunion de la FDA. « Mes parents me disent qu’il y avait des jours où je faisais plus d’une centaine de crises ». Le jeune homme a été la première personne à avoir essayé l’Epidiolex pour l’épilepsie. Il a commencé à prendre ce médicament il y a cinq ans et n’a pas eu de crise depuis deux ans, peut-on lire. « Cela a changé ma vie », a-t-il notamment déclaré au comité.

Selon la Fondation de l’épilepsie, un tiers des 3,4 millions de personnes souffrant de cette maladie aux États-Unis ne peuvent tout simplement pas contrôler leurs crises grâce aux options de traitement disponibles. Bien qu’il soit destiné à traiter l’épilepsie en premier, Epidolex pourrait également être prescrit pour d’autres affections, telles que l’arthrite et la sclérose en plaques. La FDA devrait rendre sa décision finale d’ici le 27 juin prochain.

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