Des chercheurs ont développé une méthode permettant de tester des neurotoxines sans avoir besoin d’euthanasier des animaux.
Un grand nombre de nos médicaments ont été développés à partir de neurotoxines retrouvées dans les venins. À titre d’exemple, le venin de la vipère brésilienne a permis de mettre au point le Captopril, utilisé dans le traitement de l’hypertension artérielle.
Néanmoins, tous les venins ne sont pas bons. Il est donc nécessaire de les tester au préalable sur des tissus. Or, ce sont les animaux qui servent de cobayes. Chaque année, des milliers de souris et de rats de laboratoire sont donc euthanasiés dans le seul but de pouvoir développer nos médicaments.
Une approche « synthétique »
Cependant, ces tests sur les animaux pourraient bientôt ne plus être nécessaires. Des chercheurs de l’Université du Queensland ont en effet développé une méthode permettant de se passer de sujets pour les tests sur les neurotoxines paralytiques.
« Bien qu’extrêmement efficace, l‘ancienne méthode est limitée en ce sens qu’elle est lente et nécessite l’euthanasie des animaux afin d’obtenir le tissu nécessaire« , explique Brian Fry, principal auteur de l’étude. « Notre nouvelle méthode utilise des sondes optiques plongées dans une solution contenant les venins. Nous mesurons ensuite la liaison à ces sondes (le facteur critique) en analysant les changements de la lumière réfléchie« .
Dans la nature, les neurotoxines contenues dans les venins s’attaquent aux récepteurs nerveux, entraînant alors une contraction musculaire. C’est pourquoi une souris sera « paralysée » une fois mordue par un serpent, par exemple. Ce que proposent ici les chercheurs, c’est donc de mettre au point de petits peptides synthétiques agissant de la même manière que ces récepteurs nerveux. Les neurotoxines ne voient semble-t-il pas la différence.
Éthique, rapide et moins chère
Cette nouvelle approche a été développée au départ pour des raisons éthiques. En effet, comme le souligne le chercheur, « aucun scientifique ne veut tuer un animal« . Mais en plus, ces tests sans animaux coûtent également moins cher et sont beaucoup plus rapides. Au final, il n’y a que des avantages. Les scientifiques pourront ainsi éviter la mort de milliers de sujets animaux chaque année tout en développant de meilleurs médicaments plus rapidement.
À terme, les peptides permettront d’évaluer la véritable toxicité d’un produit sur tel ou tel organisme. Ces mêmes techniques pourront par exemple servir d’appui pour déterminer si des insecticides sont réellement ciblés dans leurs actions contre les espèces nuisibles ou s’ils s’attaquent également aux abeilles et autres pollinisateurs comme le suggèrent beaucoup d’études.
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