Bientôt la fin du second pilote dans les avions ?

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Dans quelques années, les avions pourraient ne plus avoir qu’un seul pilote. En effet, les compagnies aériennes estiment que cette nouvelle mesure permettrait de réduire leurs coûts tout en résolvant les problèmes de personnel. Les autorités aériennes se préparent déjà à cet important changement, mais visiblement, cela ne plaît pas à tout le monde.

Un changement prévu pour 2027

Après avoir surmonté non sans mal la crise en lien avec la pandémie de Covid-19, les compagnies aériennes ne sont pas encore tirées d’affaire. Pour preuve, les prix des billets d’avion continuent d’augmenter, une hausse de plus de 20 % en un an selon une publication du gouvernement français. Logiquement, les compagnies aériennes cherchent donc encore à réduire leurs coûts des vols, mais également résoudre les soucis de personnel.

Pour y arriver, elles proposent de supprimer le deuxième pilote à bord des avions. Il s’agit d’une requête provenant d’une quarantaine de pays, dont l’Allemagne, la Nouvelle-Zélande ou encore le Royaume-Uni. Or, dans le cas où les Nations Unies valideraient ladite requête, ce changement pourrait intervenir dès 2027. En considérant cette éventualité, l’Agence de sécurité aérienne de l’Union européenne (EASA) travaille déjà sur de nouveaux règlements de supervision des futurs vols.

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Une baisse de la réactivité en cas de problème

Interrogé par Bloomberg, le commandant de bord Tony Lucas pour la compagnie Qantas, également président de l’association australienne des pilotes, s’inquiète de ce futur où les avions n’auraient qu’un seul pilote. Il a notamment déclaré que « les gens qui souhaitent prendre cette direction ne pilotent clairement pas des avions de ligne tous les jours. Quand les choses tournent mal, elles tournent mal très rapidement. »

Afin d’illustrer cette crainte, évoquons le crash du vol Air France 447 Rio-Paris en 2009. Le capitaine de bord se reposait dans sa cabine lorsque les deux copilotes ont réalisé qu’il y avait un problème au niveau des mesures de vitesse. Or, ce défaut avait certainement pour origine l’obstruction de sondes par des cristaux de glace. Pas moins d’une minute et trente secondes ont passé avant que le capitaine ne soit prévenu et prié de rejoindre le cockpit. Trois minutes plus tard, l’avion s’écrasait dans l’océan Atlantique, provoquant le décès de 228 passagers. Autrement dit, une personne en moins dans le cockpit occasionne une baisse de la réactivité en cas de problème.

Citons toutefois le projet de système visant à détecter une défaillance du pilote qui pourrait automatiquement lancer une procédure d’atterrissage d’urgence dans un aéroport proche en cas de besoin. En revanche, la mesure sera effective seulement (et dans le meilleur des cas) en 2030. La transition vers des avions à pilote unique divise profondément et au-delà de l’aspect sécuritaire, elle fait craindre un impact sur la santé mentale des pilotes ainsi que du personnel de bord.