Habituellement, les panneaux solaires ne produisent efficacement de l’énergie qu’en situation d’ensoleillement. Néanmoins, un chercheur libanais a peut-être trouvé une solution pour les faire fonctionner même pendant la nuit. Comment cela est-il possible ?
Une solution pour des panneaux solaires efficaces la nuit
Considérée comme une source d’énergie verte d’avenir, la technologie solaire fait néanmoins face à un problème de taille : l’impossibilité de produire de l’énergie sans lumière directe provenant du Soleil. Autrement dit, l’énergie produite est fortement limitée par mauvais temps et surtout pendant la nuit. Et si cette importante contrainte pouvait être solutionnée ? Dans un article publié par ICI Beyrouth le 23 novembre 2023, le physicien et ingénieur franco-libanais Raja Yazigi estime toutefois pouvoir potentiellement révolutionner le secteur.
Le chercheur explique en effet avoir développé un nouveau type de cellule photovoltaïque. Elle permet d’exploiter l’énergie solaire visible pendant la journée, mais également les ondes infrarouges émises par la Terre durant la nuit. Cette innovation pourrait ainsi donner l’espoir d’une énergie solaire plus fiable et plus efficace.
« Le jour, la Terre reçoit de l’énergie du Soleil sous forme d’ondes lumineuses. La nuit, elle la réémet exactement en même quantité, mais sous forme d’ondes infrarouges. Le but de ce nouveau matériau c’est d’être capable de capter cette énergie aussi bien le jour que la nuit. », a déclaré le chercheur.

Plus efficace que le silicium pour un coût similaire
Pour l’instant, le matériau qu’utilise Raja Yazigi pour ses cellules photovoltaïques reste secret. En revanche, il a affirmé qu’il s’agissait d’un élément de synthèse qui surpasse l’habituel silicium en termes d’efficacité. Le physicien a expliqué avoir initialement eu le choix entre trois matériaux dans le cadre de ses recherches. Les deux premiers étaient assez onéreux et donc difficilement viables, mais le dernier est plus intéressant et ne dépasse pas le silicium en termes de prix. Il s’agit d’un alliage entre plusieurs atomes dont les propriétés de photoconductivité sont supérieures, ce qui permet une conversion d’énergie plus efficace. En effet, le matériau générerait davantage de courant pour le captage d’une quantité similaire d’énergie.
Le projet n’en est qu’à ses débuts, mais Raja Yazigi est déjà à la recherche de financements pour démarrer la production. Son objectif est d’intégrer le marché des entreprises existant, en ciblant notamment les fabricants de cellules solaires. Pour le chercheur, l’idéal serait de fabriquer des prototypes fonctionnels en collaboration avec des laboratoires en France. Les premiers échantillons pourraient voir le jour d’ici 2025 ou 2026.