Bientôt la construction d’une base sur la Lune dans le but de conquérir Mars?

Crédits : ESA, Foster + Partners

Alors que l’humanité vient de fêter les 46 ans de son premier pas sur la Lune, une nouvelle étude est semble-t-il en voie de relancer l’intérêt de la Nasa pour notre satellite naturel. D’ici les dix prochaines années, l’agence spatiale pourrait ainsi envisager d’installer une base lunaire permanente qui pourrait servir de tremplin pour la conquête martienne. Explications.

Et si le meilleur moyen d’atteindre la planète Mars était en réalité de faire une halte sur la Lune ? Une idée qui a de quoi surprendre, mais qui a pourtant déjà été évoquée en 2008 par la Nasa. À l’époque, l’agence spatiale américaine envisageait en effet de construire une base sur notre satellite visant à servir de station relais aux astronautes à destination de la planète rouge. Pour autant, du fait de nombreuses contraintes budgétaires, ce programme n’a malheureusement jamais pu voir le jour.

Aujourd’hui, une étude réalisée par NexGen Space LLC, financée en grande partie par la Nasa, a pourtant permis de remettre cette idée au goût du jour. Et pour cause, lundi dernier, l’équipe de scientifiques en charge de ces travaux a annoncé qu’un partenariat avec des entreprises privées telles que SpaceX ou Boeing permettrait à la Nasa d’envoyer des humains sur notre satellite naturel pour « approximativement 90 % moins cher que la première évaluation à 100 milliards de dollars », comme l’a relayé le site Ouest-France.

Une étape nécessaire pour la conquête martienne?

La construction d’une base permanente à la surface de la Lune présenterait un avantage certain pour la conquête de Mars. En effet, elle permettrait de réaliser des économies considérables en servant d’étape de ravitaillement aux astronautes se rendant sur la planète rouge. Pourquoi ? Tout simplement, car les scientifiques estiment que notre satellite abrite de l’eau gelée au niveau de ses pôles. Or, l’eau est un ingrédient fondamental dans le carburant des fusées, tandis que son poids et son coût d’envoi dans l’espace sont quant à eux extrêmement importants. Ainsi, l’exploitation de cette eau gelée permettrait aux astronautes à destination de Mars de pouvoir faire le plein de carburant sur notre satellite avant de poursuivre leur long périple, et tout ceci à moindre coût.

En outre, comme l’a suggéré l’ingénieur allemand Johan-Dietrich Wörner à la BBC, des installations sur la Lune permettraient de pouvoir tester les technologies que l’on envisage d’utiliser sur Mars. « Les Américains cherchent à aller sur Mars très vite – et je ne vois pas comment –, mais avant d’aller sur la Planète rouge, on devrait tester ce qu’il est possible de faire sur Mars sur la Lune », a déclaré le scientifique allemand. Ce dernier évoque ainsi l’idée que l’agence spatiale américaine évalue l’efficacité de son imposante imprimante 3D destinée à construire une base sur Mars tout d’abord sur la surface de la Lune.

Un bilan qui pourrait donc bien relancer un vif regain d’intérêt de la part de la Nasa en ce qui concerne notre satellite naturel. Selon les estimations réalisées par les experts en charge de l’étude, si l’agence adoptait dès maintenant le plan suggéré, un retour sur la Lune serait envisageable dès 2017 par la voie robotique. En 2018, les rovers pourraient ainsi commencer à sonder les pôles lunaires dans le but de trouver des traces d’eau cristallisée avant d’entamer des recherches plus approfondies en 2019 ou 2020. En ce qui concerne la construction d’une base permanente, celle-ci pourrait être initialisée dès 2021 par des robots dans la perspective d’accueillir les premiers astronautes qui devraient arriver un peu plus tard durant cette même année.

Sources : ThevergeOuest-France — Slate

– Illustration artistique de la construction d’une base / ESA, Foster + Partners