Rolls-Royce Holdings se lance dans le secteur des réacteurs nucléaires. La société vient en effet d’annoncer le développement d’un microréacteur nucléaire qui, elle l’espère, pourrait être une source de carburant permettant des voyages plus courts vers la Lune et Mars.
Plusieurs projets en cours
Les systèmes de propulsion nucléaires sont en train de revenir sur devant de la scène en vue des futures explorations humaines de la Lune et de Mars. Ces moteurs, qui exploitent l’énergie libérée lors de la division des atomes, pourraient être utilisés dans le but de raccourcir le temps de trajet, notamment vers la planète rouge qui dure de six à neuf mois avec les systèmes de propulsion chimique actuellement utilisés.
Combinés au solaire, ces systèmes pourraient également fournir de l’électricité pour soutenir les missions au sol, notamment au niveau des pôles. Cette énergie sera en effet nécessaire pour générer de la chaleur, de l’oxygène et de l’eau potable, mais aussi essentielle pour alimenter des activités plus avancées permettant la pousse des cultures ou l’impression 3D.
Nous savons que la NASA s’intéresse au sujet. Il y a quelques jours, l’agence a d’ailleurs annoncé son intention de concevoir une fusée thermique nucléaire fonctionnelle d’ici 2027 en collaboration avec la DARPA. Dans le cadre de son programme Innovative Advanced Concepts, elle a également sélectionné un concept de propulsion nucléaire bimodale imaginé par un chercheur de l’Université de Floride pouvant potentiellement réduire les temps de transit vers Mars à seulement 45 jours. Néanmoins, l’agence spatiale américaine n’est pas la seule intéressée. Rolls-Royce est en effet sur coup également.
Un premier moteur dès 2029
Cette société a publié vendredi 27 janvier une conception préliminaire d’un microréacteur nucléaire, à la suite d’un accord de 2021 signé avec l’Agence spatiale du Royaume-Uni pour étudier les futures options d’énergie nucléaire dans l’exploration spatiale. À l’époque, Rolls-Royce avait bénéficié d’une enveloppe de 600 millions de dollars de financement public et privé pour développer son activité.
A Rolls-Royce Micro-Reactor is designed to use an inherently safe and extremely robust fuel form. Each uranium particle is encapsulated in multiple protective layers that act as a containment system, allowing it to withstand extreme conditions.https://t.co/OOc9kBGXDx pic.twitter.com/wkXmZgzhrs
— Rolls-Royce (@RollsRoyce) January 27, 2023
Pour l’heure, il ne s’agit que d’une annonce promotionnelle. Rolls-Royce travaille actuellement sur un prototype de base, mais affirme qu’elle disposera d’un réacteur nucléaire prêt à être envoyé sur la Lune d’ici 2029.
Rappelons enfin que l’été dernier, la NASA avait également attribué plusieurs contrats visant à démontrer le potentiel de systèmes à fission nucléaire pour alimenter des infrastructures lunaires. L’agence et le département américain de l’énergie avaient sélectionné les conceptions proposées par Lockheed Martin, Westinghouse et IX (une coentreprise entre Intuitive Machines et X-Energy), toutes susceptibles d’être déployées sur la Lune d’ici la fin de la décennie.