Aujourd’hui entièrement recouvert par la végétation, il y a quelques 2000 ans, l’oppidum de Bibracte, érigé en plein coeur du parc national du Morvan, rayonnait sur le monde gaulois en tant que capitale celtique.
Une capitale celtique aujourd’hui ensevelie sous la végétation
Bibracte, ancienne capitale de la tribu gauloise des Éduens, aurait été redécouverte au XIXe siècle. En 1851, l’abbé Jacques-Gabriel Bulliot, archéologue amateur, entame les fouilles sur le Mont Beuvray en se basant sur certaines descriptions de Jules César*. Celles-ci confirment que le site est bien l’ancien oppidum de Bibracte, révélant des empreintes au sol de remparts, de rues, d’habitations et d’objets correspondant aux descriptions historiques de la capitale celte.
Le site d’environ 135 hectares était considéré à l’époque comme le centre du pouvoir de l’aristocratie éduenne, mais aussi comme un lieu d’artisanat où les commerces abondaient (forges, mines, fabriques de monnaie, etc.).
Aujourd’hui classé au titre des monuments historiques, le site de Bibracte abrite le musée de la civilisation celtique, qui retrace l’histoire de la cité et de son oppidum fortifié.
*En 52 av. J.-C, après la bataille d’Alésia, Jules César aurait passé l’hiver à Bibracte, où il rédigea une partie de ses « Commentaires sur la Guerre des Gaules ». La cité est ainsi mentionnée plusieurs fois dans ses récits.
Des remparts découverts au fil du temps
La cité de Bibracte était protégée par de puissants remparts dont les fouilles successives ont permis d’en reconstituer l’histoire. Un mur gaulois d’une longueur de 5 kilomètres et d’une superficie d’environ 135 hectares faisant office d’enceinte interne est d’abord découvert par Jacques-Gabriel Bulliot. Des recherches plus récentes estiment que la construction de cette première enceinte aurait nécessité plus de 10 000 stères de bois, environ 30 tonnes de fer et près de 20 000 mètres de terre.
La découverte d’une seconde enceinte, antérieure à la première, révèle des remparts d’une longueur de 7 kilomètres, délimitant une superficie d’environ 200 hectares. Des recherches archéologiques datant de 1992 ont quant à elles permis de déterminer la hauteur et la profondeur des murs, estimées à 4 ou 5 mètres.
De nouvelles recherches
Depuis 2005, les recherches sur les remparts se poursuivent, se concentrant à présent sur la ligne de fortification située en aval de la porte du Rebout, soit le quartier gaulois. Au cours de ces fouilles, des enclos funéraires aristocratiques ont été découverts entre les deux enceintes fortifiées.
Une cité qui abrite encore bien des secrets
Bien que largement étudiée, Bibracte recèle encore de nombreux secrets qui fascinent tant les archéologues que les historiens. Toute la difficulté des fouilles réside en effet dans la nature de l’archéologie, qui s’appuie majoritairement sur des empreintes au sol plutôt que des vestiges physiques.
Des bâtiments mystérieux
Malgré des décennies de fouilles, nombreuses sont les zones de Bibracte à n’avoir pas encore été excavées, susceptibles de contenir des structures et artefacts qui apporteraient de nouvelles informations sur la vie quotidienne et l’organisation sociale de la cité. La fonction de certains édifices n’a d’ailleurs pas encore été entièrement comprise par les spécialistes.
Un trésor caché
Selon la légende, les Éduens auraient caché des trésors à l’intérieur de la cité de Bibracte lors de la conquête romaine. Bien que plusieurs objets précieux aient été retrouvés, aucun trésor n’aurait à ce jour été découvert, auréolant le site d’un mystère supplémentaire.
Des secrets technologiques
En plus d’avoir fait office de centre politique, Bibracte aurait représenté un important centre de métallurgie, révélant des techniques gauloises extrêmement sophistiquées. Les secrets de certaines de ces méthodes, en particulier l’alliage et la forge, n’auraient d’ailleurs pas tous été percés.
Une gouvernance énigmatique
Du fait de la structure politique complexe des Éduens, les mécanismes de gouvernance et de prise de décision au sein de Bibracte restent à ce jour partiellement inconnus. Quant aux relations politiques et économiques entre le peuple celte et celui de Rome, elles demeurent relativement floues.
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