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Du béton autochauffant pour faciliter le déneigement des routes

Aux États-Unis, des chercheurs ont évoqué l’intérêt du béton autochauffant, une technologie dont le but est de faciliter le déneigement. Il s’agirait surtout d’une alternative plus respectueuse de l’environnement que les opérations de salage.

Entre 5 °C et 12 °C pendant une dizaine d’heures

En octobre 2023, une équipe de l’Université du Maryland (États-Unis) publiait une étude concernant les opérations de salage. Il s’avère que les sels de voirie utilisés peuvent se transformer en aérosols, des particules volatiles de chlorure et de sodium qui finissent leur course dans l’eau, l’air et la terre. Seulement, voilà, ce phénomène accélère la fonte des glaces et met en péril l’approvisionnement en eau douce. Et si les opérations de salage et de pelletage devenaient obsolètes dans un futur plus ou moins proche ? Une autre équipe de l’Université Drexel (États-Unis) a publié ses travaux qui vont dans ce sens dans le Journal of Materials in Civil Engineering le 18 mars 2024. Pour les scientifiques, faciliter le déneigement pourrait en effet passer par la pose d’un béton autochauffant, une technologie assez méconnue.

Les chercheurs ont mené des tests au sein de leur université et les résultats semblent prometteurs. Lorsque la neige tombe ou que les températures se rapprochent du point de congélation, le béton se réchauffe. Or, il contient de la paraffine liquide à basse température. Il s’agit d’un matériau à changement de phase capable de libérer de la chaleur dès lors qu’il passe de son état liquide à température ambiante à un état solide lorsque la température baisse. Selon les tests menés par les chercheurs, le béton maintient ainsi une température de surface comprise entre 5 °C et 12 °C pendant une dizaine d’heures face à la neige et au gel.

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Crédits : Drexel News

Un béton plus écologique et viable dans un environnement naturel

Pour les auteurs de l’étude, maintenir une température de surface supérieure au point de congélation tout au long de l’hiver est une manière de prolonger la durée de vie des surfaces en béton. Les chercheurs ont par ailleurs rappelé dans un communiqué que la National Highway Administration estimait à 2,3 milliards de dollars par an le coût des opérations de déneigement et de déglaçage aux États-Unis. Ajoutons à cela encore quelques millions pour la réparation des routes endommagées par les conditions météorologiques hivernales.

Outre le prolongement de la durée de vie des routes, les auteurs ont également prouvé que le béton autochauffant est viable dans un environnement naturel. En utilisant l’énergie thermique diurne de son environnement, le béton protège contre la neige, le grésil et la pluie verglaçante. Il s’intègre donc très bien dans les régions montagneuses et le nord des États-Unis. Toutefois, l’aspect le plus intéressant du dispositif reste l’abandon des sels de voirie qui fait malheureusement partie des polluants les plus omniprésents dans les écosystèmes d’eau douce.

Yohan Demeure

Rédigé par Yohan Demeure

Licencié en géographie, j’aime intégrer dans mes recherches une dimension humaine. Passionné par l’Asie, les voyages, le cinéma et la musique, j’espère attirer votre attention sur des sujets intéressants.