Beethoven : une analyse ADN éclaire le mystère de sa mort

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Crédits : wiki/Beethoven-Haus, Bonn

Ludwig van Beethoven est mort le 26 mars 1827 à Vienne, en Autriche. Jusqu’à présent, la cause de son décès n’était pas clairement établie. Certains évoquaient un empoisonnement au plomb ou une cirrhose alors que d’autres suggéraient une pneumonie ou une infection rénale. La toute première analyse ADN de ses cheveux nous permet d’y voir plus clair. Les détails de ces travaux sont publiés dans la revue Current Biology.

Ludwig van Beethoven (1770-1827) est l’un des plus grands compositeurs de musique classique de tous les temps. Né à Bonn, en Allemagne, il commence à étudier la musique dès son plus jeune âge avec son père, lui-même musicien. Au début de sa carrière, il opère ensuite comme pianiste et compositeur à la cour de Bonn, puis il déménage à Vienne, en Autriche, en 1792 pour poursuivre sa carrière. Rapidement, il acquiert une renommée. Son style, innovant pour son époque, influencera alors les générations de compositeurs suivantes.

Ses compositions les plus célèbres incluent ses neuf symphonies, dont la Cinquième Symphonie avec son célèbre motif en quatre notes, la Neuvième Symphonie avec son chœur final basé sur l’Ode à la joie de Friedrich Schiller, ainsi que son concerto pour piano n°5, communément appelé le Concerto pour piano L’Empereur. Beethoven sera également un pionnier dans l’utilisation de formes musicales innovantes telles que la sonate et la variation.

En plus de sa musique, Beethoven est également connu pour avoir souffert d’une surdité progressive qui commença à affecter sa vie professionnelle et personnelle à partir de ses 26 ans. Malgré tout, il continuera à composer et à jouer de la musique jusqu’à sa mort en 1827.

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Une page manuscrite de la Sonate pour piano no 30 (1820). Crédits : Людвиг ван Бетховен

De quoi est-il mort ?

Côté santé, nous savons que Beethoven souffrait de plusieurs maux, notamment de problèmes gastro-intestinaux qui se sont aggravés au fil du temps. Il aurait d’ailleurs connu au moins deux crises de jaunisse. Après sa mort, une autopsie révéla qu’il avait effectivement de graves cicatrices au niveau du foie. Une nouvelle étude basée sur l’analyse de plusieurs mèches de cheveux décrit finalement la base génétique et virale de cette maladie.

Dans un premier temps, il a fallu déterminer si les huit mèches de cheveux obtenues de plusieurs collections aux États-Unis et en Europe étaient authentiques. Une analyse minutieuse a finalement permis aux chercheurs de l’Université de Cambridge, au Royaume-Uni, de déterminer que cinq d’entre elles lui appartenaient bien. L’analyse génétique menée sur ces cinq mèches a finalement démontré que le compositeur de renommée mondiale souffrait d’une hépatite B. Ces travaux ont également révélé un risque élevé de maladie du foie, probablement causé par une maladie génétique appelée hémochromatose héréditaire.

Le facteur de risque ne dépassait pas celui qui passerait inaperçu pour la plupart des gens. Cependant, les chercheurs pensent que le penchant bien documenté de Beethoven pour l’alcool aurait pu jouer un rôle. Ainsi, compte tenu des antécédents médicaux connus, il est fort probable que son décès soit l’oeuvre d’une combinaison de ces trois facteurs : hépatite B, hémochromatose héréditaire et alcool, agissant de concert. Cependant, des travaux futurs devront clarifier la mesure dans laquelle chaque facteur était impliqué. L’analyse ne fait en revanche pas la lumière sur la façon dont il en est venu à perdre l’ouïe.