electricité statique
Crédits : Ken Bosma / Wikipedia

Bientôt une batterie implantable produisant de l’électricité à l’aide du corps humain ?

En Chine, des scientifiques développent actuellement une batterie implantable dont l’énergie provient d’une électrolyse utilisant l’oxygène se trouvant dans le corps humain. Néanmoins, ces travaux plutôt étonnants n’ont pas encore fait l’objet de tests sur l’Homme.

Générer une faible quantité de courant continu

Depuis quelque temps, les travaux concernant des alternatives plus écologiques aux batteries lithium-ion sont de plus en plus nombreux. En 2023, des chercheurs autrichiens avaient par exemple présenté un projet de batterie électrique oxygène-ion intégrant des matériaux céramiques, excluant ainsi les terres rares. Si ce dispositif fonctionne d’une manière assez similaire à celle des batteries lithium-ion, une équipe chinoise a dévoilé une idée encore plus innovante dans la revue Cell Chem le 27 mars 2024.

L’équipe de l’Université de technologie de Tianjin (Chine) développe actuellement une batterie implantable tirant son énergie d’un procédé d’électrolyse utilisant l’oxygène présent dans l’organisme. La batterie en question intègre deux électrodes (une anode et une cathode) en or et en sodium qui sont deux éléments inoffensifs pour le corps humain. Ainsi, elles interagissent avec l’oxygène de l’organisme pour former une petite batterie générant une faible quantité de courant continu.

Pour les scientifiques chinois, l’objectif est d’utiliser ce courant continu pour alimenter des dispositifs de petite taille tels que des stimulateurs cardiaques (pacemakers) ou gastriques. Toutefois, soulignons que ces équipements dépendent de batteries présentant des risques de panne et dans le pire des cas de fuite d’électrolyses.

batterie oxygène corps humain
Crédits : Université de technologie de Tianjin

Des travaux à approfondir

« Quand on y pense, l’oxygène est la source de notre vie. Si nous pouvons tirer parti de l’apport continu d’oxygène dans le corps, la durée de vie des batteries ne sera pas limitée par les matériaux que contiennent les batteries conventionnelles. », a déclaré Xizheng Liu, un des participants à l’étude dans un communiqué.

Jusqu’à présent, les chercheurs n’ont pas tenté d’effectuer des tests sur des volontaires humains. En revanche, des expériences sur des rongeurs ont bien eu lieu. En effet, des rats ont été équipés de batteries organiques ayant produit des courants compris entre 1,3 et 1,4 volt et les responsables de l’étude n’ont déploré aucun cas d’auto-électrocution.

Toutefois, si ces travaux sont prometteurs, le voltage obtenu n’est pour l’instant pas encore suffisant pour espérer faire fonctionner un appareil médical de type pacemaker. Désormais, les chercheurs planchent sur un moyen de délivrer davantage de puissance sans mettre en péril l’intégrité de l’organisme. Néanmoins, les premiers résultats ont permis de démontrer la viabilité du concept, un point très important pour la suite des recherches.

Yohan Demeure

Rédigé par Yohan Demeure

Licencié en géographie, j’aime intégrer dans mes recherches une dimension humaine. Passionné par l’Asie, les voyages, le cinéma et la musique, j’espère attirer votre attention sur des sujets intéressants.