En cas de construction d’une future base lunaire, le secteur du BTP sera évidemment mis à l’honneur. Cependant, il faudra absolument utiliser des matériaux de construction solides et durables, ce à quoi travaille actuellement un astronaute de la NASA à bord de la Station Spatiale internationale (ISS).
Découvrir un béton efficace sur la Lune
Rappelons tout d’abord qu’à bord de l’ISS, les astronautes mènent très régulièrement des expériences en tout genre. En 2021 par exemple, le Centre national d’études spatiales (CNES) avait mandaté les occupants pour une expérience qui visait à étudier la manière dont les microbes se fixent et se répandent sur diverses surfaces. Ainsi, les astronautes avaient volontairement laissé une pièce de la station sale.
Dans un communiqué officiel publié le 12 août 2024, la NASA a évoqué une autre expérience en cours. L’astronaute américain Matthew Dominick s’attelle à effectuer des mélanges de ciment avec une matière assez similaires au sol lunaire. L’objectif est de tester la viabilité de ces mélanges afin de trouver la bonne formule dans l’optique de construire des bâtiments sur la Lune.
Diverses agences spatiales ont en effet pour projet de construire une base sur l’astre lunaire. Néanmoins, le choix de la solution à appliquer pour cela n’est pas encore définitif. S’agira-t-il d’un bâtiment clé en main importé depuis la Terre ou d’une construction directement érigée sur place avec des matériaux locaux ?
Une intégration du régolithe lunaire
Actuellement, Matthew Dominick remplit des sacs avec du mélange de ciment liquide, un simili de terre lunaire et d’autres ingrédients de nature inconnue du grand public. Ces sacs sont ensuite placés au frais en attendant leur retour sur Terre à des fins d’analyse. Il faut dire que la solidité de ces bétons dépendra de comment le gaz du mélange se comportera dans les conditions de microgravité de l’ISS. Or, un succès sur la station sera certainement synonyme de succès en conditions réelles sur la Lune.
Rappelons tout de même qu’en 2019, une expérience similaire avait déjà eu lieu à bord de l’ISS. Malheureusement, les résultats n’avaient pas donné entière satisfaction. Le ciment conçu dans la station semblait en effet homogène, mais contenait des bulles de gaz qui pouvaient rendre le matériau assez poreux, ce qui est évidemment non conforme. Or, Matthew Dominick inclut aujourd’hui dans ses mélanges une matière assez proche du régolithe lunaire afin de tenter de régler ce problème. Il s’avère que le régolithe est une option très sérieuse pour intégrer les futurs matériaux de construction lunaires.
L’Agence Spatiale européenne (ESA) a quant à elle expérimenté l’impression 3D de briques spatiales il y a quelques semaines à partir de poussière de météorite, une matière semblable au régolithe lunaire. La particularité de ces briques est d’adopter une forme de LEGO qui permet de faciliter leur assemblage lors des travaux de construction.