Une banque glaciaire mondiale va être constituée pour les futures générations

Crédits : kellimcgee / Pixabay

Un projet de sauvegarde du patrimoine glaciaire mondial sera lancé en France le 15 août prochain dans le massif du Mont-Blanc où des chercheurs prélèveront de la glace au col du Dôme afin d’en stocker des échantillons en Antarctique.

Au rythme actuel, les glaciers de plusieurs massifs pourraient fondre d’ici quelques années à décennies. Des pages uniques de l’histoire de notre environnement pourraient alors disparaître à tout jamais. Dans une opération de sauvegarde, une équipe internationale prévoit de constituer la première bibliothèque mondiale d’archives glaciaires issues de glaciers menacés par le réchauffement climatique.

Les trois premières carottes de glace de 130 mètres chacune seront donc extraites le 15 août prochain dans le glacier du col du Dôme (Mont-Blanc). L’une d’entre elles sera analysée en 2019 pour constituer une base de données disponible pour l’ensemble de la communauté scientifique mondiale, tandis que les deux autres seront acheminées par bateau puis par véhicules à chenilles sur les hauts plateaux de l’Antarctique en 2020 pour être stockées à la base Concordia, dans une cave creusée sous la neige par -54 °C.

Le glacier du col du Dôme constitue la première étape de ce projet. Une deuxième mission, plus longue et plus complexe, se déroulera en 2017 dans les Andes, en Bolivie, sur le glacier Illimani. D’autres pays sont déjà candidats pour s’inscrire dans ce projet et sauvegarder la mémoire des glaciers auxquels ils ont accès. Parmi ces pays, on compte l’Allemagne, l’Autriche, le Brésil, le Canada, la Chine, les États-Unis, le Népal, la Russie et la Suisse.

Comme l’explique Jérôme Chappellaz, initiateur du projet : « Nous sommes la seule communauté de scientifiques travaillant sur les climats à voir disparaître une partie de ces archives. Il était devenu urgent de constituer ce patrimoine pour le futur, à l’instar du patrimoine mondial de semences conservé au Spitzberg. »

« Notre génération de scientifiques, témoin du réchauffement climatique, porte une responsabilité particulière vis-à-vis des générations futures. C’est pourquoi nous ferons don de ces échantillons de glace des glaciers les plus fragiles à la communauté scientifique des décennies et siècles à venir, quand ces glaciers auront disparu ou perdu la qualité de leur enregistrement », conclut Carlo Barbante, directeur de l’Institut des dynamiques des processus environnementaux à l’Université Ca’Foscari de Venise.

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