Une ONG appelle au bannissement des armes nucléaires autonomes

missile Trident II
Crédits : U.S. Navy / Wikipedia

Si la question des robots tueurs revient assez souvent sur le devant de la scène, celle des armes nuclĂ©aires autonomes inquiète davantage. Certaines de ces armes existent en effet peut-ĂŞtre dĂ©jĂ  et d’autres sont en cours de projet. Une ONG conseille donc Ă  la communautĂ© internationale d’agir en faveur de leur abandon.

Un type d’armement jugĂ© absurde

Actuellement, plusieurs armes nuclĂ©aires classiques ont dĂ©jĂ  un certain degrĂ© d’autonomie. NĂ©anmoins, leur dĂ©clenchement reste Ă©videmment soumis Ă  un processus de dĂ©cision humaine très strict. Citons par exemple les nouveaux missiles tactiques amĂ©ricains B61-12, donc le lancement passe entre autres par la vĂ©rification de toute une sĂ©rie de conditions par un système automatique. Parmi ces conditions, nous retrouvons le fait d’atteindre une certaine altitude, la connexion au bon avion lanceur ainsi que le blocage d’une trajectoire vers le sol.

S’agit-il de la dernière Ă©tape vers les armes nuclĂ©aires autonomes ? Selon le Bulletin of the Atomic Scientists, de telles armes sont en effet en projet et certaines existeraient mĂŞme dĂ©jĂ . Par exemple, la Chine serait en train de tester un missile hypersonique capable de se placer en orbite pour une durĂ©e indĂ©terminĂ©e avant de se dĂ©clencher dans le but d’atteindre sa cible Ă  la surface de la Terre.

Aussi, comme l’explique Popular Mechanics, le Bulletin of the Atomic Scientists a rĂ©cemment formulĂ© une alerte importante. Cette ONG dĂ©jĂ  populaire pour son compte Ă  rebours de l’apocalypse (Doomsday Clock) appelle la communautĂ© internationale Ă  bannir les projets armes nuclĂ©aires autonomes, un type d’armement qu’elle juge absurde.

Un risque de catastrophe mondiale et nucléaire

Évoquer les armes nuclĂ©aires autonomes laisse imaginer les pires scĂ©narios possible. Par exemple, le Burevestnik « Skyfall » de l’armĂ©e russe est dotĂ© d’une propulsion nuclĂ©aire, d’une tĂŞte nuclĂ©aire ainsi que d’un système d’intelligence artificielle. Et si ce type d’arme pouvait un jour prendre la dĂ©cision finale de manière dĂ©libĂ©rĂ©e ? Évidemment, la riposte contre une attaque serait rapide, mais dans le pire des cas, le monde assisterait Ă  un cafouillage inĂ©dit potentiellement synonyme de catastrophe.

Toujours en Russie, citons la Poseidon 2M39 (ou Status-6 Poseidon) que la CIA surnomme Kanyon (voir image ci-après). Cette armĂ©e prĂ©sentĂ©e comme une « torpille nuclĂ©aire Ă  tsunamis » est furtive et Ă©videmment Ă  propulsion nuclĂ©aire. La torpille en question serait capable de naviguer de manière furtive près du littoral d’un pays ennemi et de fondre sur une grande ville pour actionner sa charge nuclĂ©aire. LĂ  encore, il est question d’un processus de dĂ©cision humaine très strict. Mais que se passerait si l’on confiait Ă  une IA la mission d’effectuer des prĂ©visions, de calculer la dĂ©cision ou, pire encore, de prendre cette mĂŞme dĂ©cision sans consulter l’humain ?

Status-6 Poseidon
Crédits : GlobalSecurity.com

Actuellement, la communautĂ© internationale et de nombreux scientifiques assurent le dĂ©bat au sujet des robots tueurs. Une machine dotĂ©e d’une IA devrait-elle ĂŞtre autorisĂ©e Ă  tuer ? Si oui, devrait-elle pouvoir prendre cette dĂ©cision seule ? Le Bulletin of the Atomic Scientists estime que ces d’interrogations devraient Ă©galement concerner les armes nuclĂ©aires autonomes. La diffĂ©rence est d’ailleurs très importante puisque ces armes peuvent gĂ©nĂ©rer une vĂ©ritable catastrophe mondiale, un risque tout de mĂŞme bien moins prĂ©sent avec les robots tueurs.