À moins de vivre sur une île exotique, la banane n’est pas un fruit qui pousse sous nos latitudes. Les bananiers s’épanouissent en effet dans les climats chauds et humides propres aux pays équatoriaux. Alors, comment est-il possible que l’empreinte carbone de la banane compte parmi les plus basses ?
La banane, un fruit plus écologique qu’un produit d’origine animale, même local
Selon Mike Berners-Lee, chercheur anglais à l’Université de Lancaster et auteur du livre There is no Planet B, la consommation d’une banane émettrait environ 110 grammes d’équivalent CO2 (à condition d’être transportée par bateau). Une valeur relativement faible en comparaison à d’autres aliments, et notamment les produits d’origine animale qui dépassent bien souvent le kilo de CO2, et ce même s’ils sont cultivés de manière locale.
Le scientifique britannique souligne que la production de fruits, même tropicaux, est bien souvent moins gourmande en énergie qu’un produit d’origine animale :
Il est beaucoup plus efficace de consommer directement des plantes que de les cultiver pour nourrir les animaux, puis de manger ces animaux.
Une culture facile alliée à une production majoritairement locale
La banane est avant tout un produit local : moins de 20% de sa production serait en effet vendue hors de son pays d’origine. À l’heure actuelle, trois pays principaux assureraient les deux tiers de la consommation de bananes à échelle européenne : la Colombie, l’Équateur et le Costa Rica.
De plus, du fait de sa culture dans les pays chauds et humides, la production de bananes s’avère assez économe en énergie. Le Professeur Berners-Lee indique en effet que l’aspect écologique de la banane réside surtout dans la nature de sa culture et son conditionnement après récolte :
Les bananes ont une empreinte carbone faible parce qu’elles poussent au soleil et qu’il n’est pas nécessaire d’y ajouter quoi que ce soit*. Ensuite, elles mûrissent tranquillement pendant le voyage en bateau. Les fruits n’ont pas non plus besoin d’emballage puisqu’ils ont déjà une peau bien épaisse.
L’étape la plus gourmande est bel et bien le transport, représentant environ deux tiers de l’empreinte carbone totale d’une banane. Et d’autant plus si les régimes sont transportés par voie aérienne. Mais bien souvent, les bananes, et d’autant plus quand elles sont issues de l’agriculture biologique, sont transportées par bateau, un moyen de transport moins polluant que l’avion, qui a le mérite de baisser considérablement l’impact environnemental du fruit tropical (jusqu’à 100 fois moins élevé selon les estimations).
*Il existe toutefois des producteurs de bananes qui font le choix de recourir aux pesticides pour cultiver leurs fruits, d’où l’intérêt de les choisir bio (et si possible issues du commerce équitable, les exploitations n’étant pas toujours irréprochables).
Pas d’emballage pour la banane, ce fruit à privilégier en hiver
La banane a le sérieux avantage de ne requérir que peu d’emballage pour son transport et son conditionnement, sa peau épaisse se suffisant à elle-même, contribuant ainsi à limiter la pollution plastique. De plus, le fruit tropical serait un choix de dessert judicieux en hiver, période de l’année où les fruits locaux sont tous cultivés sous serre chauffée. Car la banane elle, est de saison toute l’année.