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Pourquoi les baleines ne peuvent-elles pas éviter les cargos ?

Crédits : annca / Pixabay

De nombreux cargos voyagent sur les mers du monde entier et heurtent régulièrement des cétacés. Des chercheurs ont étudié ce problème et ont constaté que la baleine est incapable d’éviter ces navires.

Les collisions entre les cargos et les baleines sont nombreuses et les scientifiques en viennent à se poser la question suivante : pourquoi les baleines n’arrivent-elles pas à les éviter, alors qu’ils sont pourtant si gros et si bruyants ? Megan F. McKenna et son équipe de chercheurs américains ont observé de plus près le comportement de la baleine bleue face aux cargos.

Dans les eaux des côtes du sud de la Californie, aux États-Unis, entre 2 000 et 3 000 baleines bleues croisent chaque jour en moyenne 18 cargos. Les collisions sont inévitables et parfois fatales : il y a eu, entre 1998 et 2007, 21 baleines mortes après une malheureuse rencontre avec un navire. L’équipe de chercheurs a installé sur 9 baleines des GPS, des accéléromètres et des moniteurs acoustiques.

Ainsi, Megan F. McKenna et ses collègues ont pu observer pendant plusieurs jours leur parcours et analyser les sons de leur environnement. L’AIS (Automatic Identification System) permettait de leur envoyer la position de chaque cargo et leur vitesse, et cela toutes les 6 à 10 secondes. Lorsqu’il y a eu collision entre une baleine et un cargo, l’équipe a croisé les données recueillies sur les navires et les cétacés pour mieux comprendre le phénomène.

Résultat ? Les baleines ne sont pas capables d’esquiver les cargos. Tout d’abord, les cétacés les entendent et comprennent le danger, mais au lieu de changer leur trajectoire, ils nagent vers les navires et plongent pour tenter de l’éviter : 55% des baleines observées sont descendues vers le fond marin à 2 km/h. Mais leur vitesse ne rivalise pas avec celle d’un cargo, de 35 km/h, et est bien trop lente pour éviter efficacement la collision. Selon les chercheurs, les baleines bleues considérèrent cette plongée comme inutile et ne cherchent donc pas à dépenser de l’énergie dans leur fuite, pour mieux se focaliser sur la recherche de nourriture.

Pour éviter toutes ces collisions fatales, la vitesse des navires pourrait être limitée à 26-28 km/h (qui réduit les rencontres) ou à 19 km/h (qui les raréfie), selon les tests effectués. Cette étude permettrait ainsi de trouver des solutions pour réduire les rencontres et de ce fait les cétacés échoués sur les plages.

Sources : Sciences et Avenir, Le Vif.

– Crédits photo : © Oregon State University

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