Les baleines à bosse retirées de la liste australienne des espèces menacées

baleine à bosse
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Les baleines à bosse ont été retirées de la liste des espèces menacées après une augmentation significative de leur nombre au cours des soixante dernières années, au cours desquelles elles sont restées protégées. Certaines associations tempèrent néanmoins cet enthousiasme, avertissant que les populations pourraient décliner à nouveau à mesure que les océans se réchauffent.

Des efforts qui payent

Les baleines à bosse ont manqué de disparaître au cours des 18e et 19e siècles, persécutées par les Hommes. Cependant, au cours du dernier demi-siècle, les lois pour les protéger ont stimulé leur survie. Il y a quatre ans, une étude nous révélait ainsi que les baleines à bosse de l’Antarctique se remettaient peu à peu de leur quasi-extinction. En 2019, d’autres travaux suggéraient également que les populations du sud-ouest de l’Atlantique s’étaient quant à elles quasiment rétablies avec près de 25 000 de cétacés recensés, soit quasiment autant qu’avant l’exploitation baleinière. Aujourd’hui, direction l’Australie.

Les baleines à bosse ont en effet été retirées de la liste des espèces menacées du pays pour la première fois en soixante ans. Nous devons cette réussite aux efforts de conservation dans la région. Au plus fort de l’industrie baleinière mondiale, on dénombrait moins de 1500 individus dans les eaux australiennes. Aujourd’hui, cette population en compterait près de 40 000. Et elle continue de croître.

« L’Australie est un leader mondial dans la conservation des baleines, et nous continuerons à travailler par l’intermédiaire de la Commission baleinière internationale pour promouvoir la conservation des baleines et maintenir le moratoire mondial sur la chasse commerciale« , a déclaré la ministre de l’Environnement Sussan Ley. « Ce retrait de la liste des espèces menacées est basé sur la science et envoie un signal clair sur ce qui peut être réalisé grâce à une action coordonnée. C’est un message d’espoir pour le bien-être d’un certain nombre d’espèces« , a-t-elle ajouté.

baleines à bosse
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La menace climatique

Si le retrait des baleines à bosse de la liste des espèces menacées australiennes est effectivement une excellente nouvelle, certains défenseurs de l’environnement pensent qu’il s’agit peut-être d’une célébration prématurée. « Nous apprécions tellement les efforts concertés entrepris pour récupérer les populations de baleines à bosse que nous détesterions voir ces efforts gaspillés en sautant le fusil et en supprimant le statut menacé de la baleine« , souligne notamment Alexia Wellbelove, directrice de campagne pour le groupe d’activistes Humane Society International.

Cette mise en garde se réfère à deux principales études. La première, publiée en 2019, s’était concentrée sur l’impact du changement climatique futur sur les baleines à fanons (comprenant les baleines à bosse) dans l’océan Austral. On apprenait alors que le réchauffement des eaux pouvait avoir un impact considérable sur les populations de krill, dont les baleines dépendent pour se nourrir.

Une autre étude de 2020 avertissait de son côté que les changements environnementaux rapides entraînés par la crise climatique semblent affecter les taux de reproduction de ces animaux. Les chercheurs avaient notamment souligné une baisse significative du nombre de baleineaux à bosse nés dans une importante aire d’alimentation estivale pour les baleines de l’hémisphère nord.

Enfin, rappelons que les baleines, comme d’autres animaux marins, sont également toujours menacées par l’augmentation des niveaux de plastique et d’autres pollutions dans l’océan.