Les bactéries intestinales des bébés ont un lien avec leur sommeil

Crédits : PublicDomainPictures / Pixabay

Les interactions entre les bactéries intestinales et le sommeil ne sont pas un secret chez les adultes. Toutefois, une étude suisse a également identifié ce type d’interactions pour la toute première fois chez les nourrissons après l’âge de trois mois.

L’importance d’une flore intestinale diversifiée

Le microbiote intestinal fait l’objet de nombreuses recherches. Dernièrement, une étude établissait par exemple un lien entre les bactéries des intestins et le déclin cognitif. Selon un communiqué de la Swiss Natonal Science Foundation du 23 décembre 2021, les bactéries intestinales interagissent également avec le sommeil des bébés. Salome Kurth et Sarah Schoch des universités de Fribourg et Zurich ont en effet démontré que les nourrissons qui dorment davantage dans la journée ont une diversité moins importante au niveau de leur microbiote intestinal. Or, la fragmentation du sommeil nocturne (qualité du sommeil) serait en lien avec le type de bactéries que nous retrouvons dans les intestins. Pour les scientifiques, il s’agit d’une véritable avancée puisque ces interactions étaient jusqu’à aujourd’hui connues seulement chez les adultes.

L’étude montre également une évolution parallèle à la fois des bactéries intestinales et de l’activité cérébrale durant la première année de vie de l’enfant. Ces travaux laissent aussi penser que les nourrissons ayant un microbiote intestinal différent présentent également des divergences au niveau de l’activité cérébrale nocturne. Or, les liens les plus forts sont présents vers l’âge de trois mois, une période sensible selon les chercheurs.

Intervenir sur la flore intestinale

L’étude a concerné 162 nourrissons observés à domicile aux âges de trois, six et douze mois grâce à un capteur de mouvement équipé sur la cheville des enfants. L’objectif était ainsi de suivre leur sommeil durant une dizaine de jours. Les parents devaient également tenir à jour un journal de bord concernant les heures de coucher, de réveils, de pleurs et de repas. Les chercheurs ont par ailleurs prélevé des échantillons de selles. Une autre partie de l’étude consistait à enregistrer le sommeil nocturne sur les premières heures d’une trentaine d’enfants âgés de six mois à l’aide d’un électroencéphalogramme.

bébé électroencéphalogramme
Crédits : Swiss Natonal Science Foundation

Pour les responsables de l’étude, les résultats sont prometteurs. Grâce au lien observé entre le sommeil et la diversité de leur microbiote intestinal, les scientifiques pensent qu’il est possible d’agir sur les problèmes de développement des bébés. En effet, il est possible de régler les soucis de qualité du sommeil en intervenant sur la flore intestinale grâce à l’alimentation en plus d’un accompagnement spécifique des parents. Néanmoins, d’autres essais cliniques seront nécessaires afin de généraliser les résultats et développer de nouvelles thérapies.