L’axolotl peut régénérer toutes les cellules de ses hémisphères cérébraux

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Animal aquatique particulièrement intéressant car soupçonné de détenir les clés de la jeunesse éternelle, l’axolotl fait l’objet de nombreuses recherches. Dernièrement, des scientifiques ont découvert que l’animal était capable de régénérer tous les types de cellules endommagées dans son télencéphale, autrement dit l’ensemble qui se constitue des hémisphères cérébraux.

L’axolotl, un animal exceptionnel

L’axolotl (Ambystoma mexicanum) est une espèce de salamandre néoténique endémique des environs de Xochimilco (Mexique). Depuis les années 1960, la science sait que cet animal garde ses caractéristiques juvéniles toute sa vie. Celui-ci a en effet une capacité hors du commun : la régénération de ses organes, qu’il s’agisse d’un œil, d’un membre ou encore d’une partie de son cerveau.

En 2021, des chercheurs ont cartographié et séquencé le génome de l’amphibien. S’il s’agit là d’un véritable tour de force, les auteurs de l’étude n’ont pas pu identifier les gènes intéressants en matière de régénération. En attendant, les espoirs restent intacts concernant une potentielle vie éternelle chez l’être humain, si bien que des réponses essentielles pourraient apparaître au fur et à mesure des nouvelles recherches.

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Un processus en trois phases

Publiée dans la revue Science le 2 septembre 2022, une étude chinoise a livré des résultats concernant le télencéphale de l’axolotl. Il s’agit de l’ensemble constitué par les hémisphères cérébraux, dans lequel figure notamment le néocortex, jouant un rôle crucial dans le comportement, la cognition, la pensée ainsi que le raisonnement spatial. Les scientifiques ont choisi cette partie du cerveau car les cellules s’y sont fortement diversifiées et complexifiées avec le temps. Ainsi, les chercheurs désiraient mieux comprendre comment le cerveau de l’axolotl a évolué.

Selon les observations, l’animal est capable de régénérer tous les types de cellules endommagées du télencéphale. Le processus se découpe en trois phases différentes. Durant la première, il est question d’une forte augmentation des cellules progénitrices. Ces dernières étant capables de se multiplier ou de se transformer en d’autres cellules, dont certaines activent la cicatrisation. Dans le cadre de la seconde phase, les cellules progénitrices se différencient en neuroblastes – cellules nerveuses embryonnaires. Ensuite, la troisième phase voit ces mêmes neuroblastes se différencier en types de cellules cérébrales qui à l’origine ont été endommagées. Enfin, il faut savoir que la régénération concerne aussi les connexions neuronales ayant été sectionnées, ce qui permet au télencéphale de retrouver pleinement ses capacités.

Les meneurs de l’étude ont comparé leurs résultats avec des données déjà existantes. Et ils ont remarqué que le télencéphale de l’axolotl ressemble beaucoup au cortex olfactif et à l’hippocampe chez les mammifères. Or, ces zones ont une importance de premier plan en ce qui concerne la mémoire. Il existerait également des similitudes entre un type de cellules de l’axolotl avec celles du néocortex des mammifères. Si cette étude permet d’en savoir un peu plus sur l’animal, plusieurs questions restent sans réponses. Par exemple, personne ne peut encore expliquer par quel signal se déclenche ce processus de régénération.