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Nous avons enfin des images de tardigrades en train de s’accoupler et c’est encore plus étrange que prévu

Crédits : Wikimedia Commons

Les tardigrades sont connus pour leur capacité à survivre dans les conditions les plus extrêmes, mais comment d’accouplent-ils ? Une équipe de chercheurs publie une « sex-tape » étonnante, nous révélant un processus beaucoup plus complexe que prévu.

Parfois surnommé « ourson d’eau », le tardigrade vit un peu partout sur la planète. Ne mesurant qu’un demi-millimètre de longueur, il se déplace très lentement, de façon pataude, sur ses huit pattes griffues supportant un physique en sac d’aspirateur. Mais le tardigrade fascine essentiellement pour son exceptionnelle capacité d’adaptation et son incroyablement résistance à des conditions extrêmes qui tueraient n’importe quel autre être vivant. Aujourd’hui considéré comme l’animal le plus indestructible de la planète… il est aussi l’un des plus étranges, en témoigne cette vidéo pour le moins éducative.

Pour la toute première fois, des chercheurs du Musée d’Histoire Naturelle Senckenberg à Görlitz, en Allemagne, ont en effet pu filmer l’accouplement de ces oursons. L’étude, publiée dans le Zoological Journal, fournit un nouvel éclairage sur la façon dont les créatures se reproduisent et révèle un processus beaucoup plus complexe que prévu. Concernant l’accouplement, les chercheurs savaient déjà que certaines espèces d’oursons d’eau étaient bisexuelles (ce qui n’est pas si rare dans le monde animal et que la fécondation se faisait à l’extérieur du corps de la femelle. Pour le reste, tout était un peu flou, mais ces images tendent à confirmer les soupçons.

Comme il est décrit dans le document, la première étape consiste à pondre les œufs. Un processus qui se produit au cours de l’une des nombreuses périodes de mue de l’animal, lorsque les femelles perdent leur cuticule externe. Les œufs sont alors déposés à l’intérieur de cette couche externe, puis un mâle s’approche et se met en position, une procédure qui peut prendre quelques minutes. Une fois le mâle « bien placé », les deux protagonistes se livrent alors à une sorte de stimulation mutuelle jusqu’à ce que finalement, le mâle éjacule par une petite ouverture située juste au-dessus de son anus. L’éjaculation, elle, se fait l’intérieur de la couche externe de la femelle comme vous pouvez le voir dans les images ci-dessous.

Ces images confirment que la fécondation se produit effectivement à l’extérieur du corps de la femelle — bien que les chercheurs ne soient pas encore tout à fait sûrs de savoir comment le sperme arrive jusqu’aux œufs. L’équipe a également constaté que si aucun accouplement n’avait lieu, les femelles résorbaient leurs œufs. Les scientifiques notent également que contrairement à leurs homologues humains, le tardigrade mâle peut éjaculer plusieurs fois pendant le processus qui dure environ une heure.

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Brice Louvet, expert espace et sciences

Rédigé par Brice Louvet, expert espace et sciences

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.