Voici sûrement une question que nous ne nous posons pas souvent à titre personnel. Tout comme l’ouïe et la vue, l’organe externe de l’odorat marche par deux et cela n’est pas un hasard.
L’être humain a deux oreilles et deux yeux, mais un seul nez comportant deux narines. Si une paire d’yeux permet de se rendre compte de la profondeur d’un paysage (3D) et que deux oreilles donnent la possibilité de mieux localiser la source d’un bruit, il s’avère que les deux narines du nez ne sont pas sensibles aux mêmes odeurs.
Il faut surtout savoir que la narine gauche partage des informations avec l’hémisphère gauche du cerveau et la narine droite fait de même avec l’hémisphère droit. Ce dernier est porté sur les émotions et l’attention spatiale, alors que l’hémisphère gauche est relatif au langage. En somme, l’hémisphère droit traitera l’aspect affectif de l’odeur et l’hémisphère gauche aura la mission de les identifier.
Le nez comporte une particularité assez surprenante : il existe un cycle d’activité alternée entre les deux narines ! En effet, nous changeons de narine principale chaque heure environ, l’une expirant plus que l’autre à chaque fois. En considérant les propriétés des hémisphères gauche et droit, il est possible d’imaginer améliorer sa manière de parler en bouchant la narine droite et augmenter son attention spatiale en obstruant la narine gauche.
Cette dualité est omniprésente au niveau de la respiration : à tout moment, l’une des deux narines est grande ouverte, tandis que la seconde ne l’est qu’à peine, en raison du gonflement des muqueuses. Les performances olfactives ne sont alors pas les mêmes comme expliqué plus haut, traduisant la notion d’inégalité olfactive. La chercheuse québécoise Daphnée Poupon avait présenté ses recherches lors du 84e congrès de l’association francophone pour le savoir (ACFAS) en 2016, évoquant le fait que chaque être humain est doté d’une « narine forte ».
Sources : Science & Vie – CNews – ICI Radio Canada