La Marine récupère son F-35C aux portes de la Chine, à près de 4 000 mètres de profondeur

marine avion chasse F-35C Joint Strike Fighter
Crédits : Navy Petty Officer 3rd Class Ethan J. Soto/US Department of Defence

Il y a quelques mois, le Pentagone a soudainement été confronté à la perspective de se voir confisquer un F-35C Lighting II, l’une de ses technologies de défense les plus avancées, par son rival chinois. L’appareil gisait en effet en mer de Chine méridionale à près de 4 000 mètres de profondeur. Il a finalement été récupéré avec succès.

Le chasseur F-35C avait tenté d’atterrir sur le porte-avions USS Carl Vinson le 24 janvier dernier en mer de Chine méridionale. Le pilote avait alors tapé le ventre sur le bord du navire après un appontage raté avant de s’éjecter, tandis que l’appareil retombait en mer. Il fut transporté avec deux membres d’équipage de pont à Manille pour des soins médicaux. Le F-35C a quant à lui d’abord flotté, avant de finalement couler à plus de 3 700 mètres de profondeur, guidé par les courants marins.

Nous pourrions imaginer qu’une carcasse d’avion gisant à de telles profondeurs pourrait ne pas poser de problème. Seulement, le F-35C est une machine de guerre à la pointe de la technologie dotée de systèmes hautement classifiés. Il est également essentiel à presque tous les plans de guerre du Pentagone, ainsi qu’à ceux de plus d’une douzaine d’alliés.

La perte de cet avion, désormais à la portée de la Chine, n’était donc pas anodine. La capacité de Pékin de développer des armes plus puissantes dépend en effet fortement de l’absorption de la technologie et du savoir-faire étrangers. Selon Tai Ming Chung, de l’Université de Californie et expert en militarisation, l’accès de la Chine à ce F-35C aurait donc pu représenter « un coup d’État technologique majeur » permettant à l’industrie de l’aviation militaire chinoise « d’acquérir des connaissances pour soutenir son programme d’avions de chasse de cinquième génération FC-31 indigène qui est fortement influencé par le F-35C« .

F-35C-Navy
Crédits : US Navy

L’appareil arraché des profondeurs

En vertu du droit international général, cet avion était évidemment considéré comme la propriété souveraine des États-Unis. Toutefois, les eaux internationales ne sont qu’un no man’s land juridique.

Ainsi, très vite, la disparition de ce jet furtif a déclenché un important effort de recherche piloté par une organisation peu connue de la Marine spécialisée dans la récupération océanique, le SUPSALV, formée à la suite de l’attaque dévastatrice du Japon en 1941 sur Pearl Harbor. La structure soutient une douzaine d’opérations de sauvetage en mer chaque année, dont la réparation de sous-marins.

Cinq semaines plus tard, la carcasse de l’appareil a finalement été localisée, puis remontée à la surface. Pour opérer, les équipes se sont appuyées sur plusieurs véhicules autonomes et télécommandés, ainsi que sur un système de levage très impressionnant capable de soulever des engins aussi gros qu’un autobus scolaire des profondeurs océaniques. Cette machinerie est entretenue et exploitée par la société Phoenix International, basée dans le Maryland.