L’Australie est prisée par les touristes pour ses paysages diversifiés, allant des plages paradisiaques privilégiées par les amateurs de surf ou de plongée aux déserts arides en passant par des forêts tropicales. Elle est aussi connue pour sa faune unique (kangourous, koalas, etc.)… et de nombreux animaux géants ou parfois très dangereux (crapauds, araignées, etc.). Néanmoins, ses serpents comptent parmi les plus redoutés. Et avec le record qui vient de tomber pour Cyclone, un serpent venimeux, cette réputation de pays où tout peut vous tuer ne risque pas de s’arranger…
Un serpent agressif nommé Cyclone
S’il est moins connu que certains de ses compères comme le cobra ou l’anaconda, le taïpan côtier (Oxyuranus scutellatus), une espèce de serpent que l’on retrouve le long de la côte est australienne (là où son cousin le taïpan du désert, actuellement considéré comme le serpent qui a le venin le plus mortel au monde, privilégie les plaines arides), n’en reste pas moins dangereux. « Les taïpans côtiers ne sont pas les serpents les plus venimeux au monde, mais ils sont connus dans le monde entier pour leur agressivité et leurs morsures provoquent des décès chaque année », avertit Billy Collett, le directeur des opérations au Australian Reptile Park, un zoo situé en Nouvelle-Galles-du-Sud, à cinquante kilomètres au nord de Sydney.
À ce titre, le dernier record battu par Cyclone, l’un des taïpans du zoo, a de quoi en effrayer plus d’un. « Cyclone est l’un de nos serpents les plus dangereux ici au parc et il est connu pour être assez imprévisible et nous oblige à rester sur le qui-vive », explique Collett. Fidèle à sa réputation, l’animal vient en effet de cracher pas moins de 5,2 g de venin. Et si cette quantité peut nous sembler minime, elle correspond à trois fois la quantité moyenne crachée habituellement par cette espèce et pourrait suffire à tuer 400 personnes. Ce record mondial dépasse aussi le précédent record de 4,9 g, détenu depuis 2022 par Whiplash, un autre taïpan côtier.
Vous pouvez visionner l’extraction du venin ci-dessous dans une vidéo partagée par le parc australien sur Facebook :
Un procédé dangereux, mais d’une importance vitale
Ce parc est à ce jour le seul établissement en Australie qui récupère du venin pour la production d’antivenin. Il s’occupe également d’autres serpents meurtriers à l’instar du serpent brun (Pseudonaja textilis), du serpent-tigre (Notechis scutatus), des vipères de la mort (Acanthophis) ou encore du serpent de la Mulga (Pseudechis). Or, cette activité, réalisée à main nue par les employés du zoo, n’est évidemment pas sans risque. « Le processus d’extraction d’un serpent venimeux nécessite que les gardiens du zoo sécurisent l’animal, plongent ses crocs dans un verre à shot large couvert de plastique et le poussent à effectuer sa morsure mortelle », explique Collett. Le venin obtenu est ensuite lyophilisé (déshydraté à basse température) et envoyé à des fabricants de vaccins qui se chargent d’en faire un antivenin.
Et avec 3000 morsures de serpents chaque année au pays des kangourous qui résultent en 500 admissions à l’hôpital et deux morts en moyenne, ce travail certes dangereux est vital pour la population. Ajoutons que pour le taïpan côtier seul, l’Australian Snakebite Project a répertorié pas moins de 31 morsures entre 2005 et 2015. Et si son rapport ne déplore aucune mort, une autre étude en rapporte au moins une entre 2000 et 2016.