Il y a peu, l’Australie a adopté son premier grand projet de loi sur le changement climatique depuis plus d’une décennie. Ce projet comprend divers objectifs, dont celui de baisser de près de moitié son taux d’émission de gaz à effet de serre (GES) d’ici 2030. Néanmoins, si cette mesure est plus ambitieuse que celle de l’ancien gouvernement, certains observateurs pensent qu’il y a encore des efforts à fournir.
De réels objectifs climatiques arrivant sur le tard
En Australie, le nouveau gouvernement de centre-gauche au pouvoir désire tenir l’une de ses promesses électorales. Comme l’indique ABC News dans un article du 8 septembre 2022, l’économie fortement carbonée de l’Australie devra réduire ses émissions de GES de 43 % – par rapport aux taux de 2005 – d’ici 2030. L’actuel gouvernement présente ce projet comme la fin d’une décennie de passivité du pays sur le sujet du changement climatique. Naturellement, le texte de loi scellant cet objectif a reçu un large soutien parmi les syndicats et certains milieux économiques.
Rappelons que l’Australie est l’un des principaux exportateurs de charbon et de gaz naturel dans le monde. Or, ce pays a véritablement tardé a se donner des objectifs climatiques. Pourtant, l’Australie subit déjà les effets du dérèglement climatique, notamment avec des feux de brousse réguliers ainsi que des inondations de plus en plus fréquentes et violentes.
Une mesure pas assez forte pour certains
Selon les écologistes australiens, le texte est assez décevant. Pourtant, l’objectif actuel est autrement plus ambitieux que celui de l’ancien gouvernement, qui visait une baisse de 26 à 28 % des émissions d’ici 2030. Selon les détracteurs, cette loi ne permet malheureusement pas d’interdire les nouveaux projets d’exploitation de charbon et de gaz. Pour David Pocock – ancien rugbyman international australien devenu sénateur – l’objectif de 43 % de réduction des émissions n’est pas assez important, malgré le fait que ce soit un bon début.
Rappelons au passage que les incendies de 2019-2020 ont causé la perte de 5,8 millions d’hectares de forêt. Cette catastrophe avait généré une fumée si importante que le trou d’ozone au-dessus de l’Antarctique avait été significativement impacté.
Mais quel est le problème de l’Australie ? Le fait est que les combustibles fossiles tels que le charbon et le gaz figurent au premier plan de l’économie. Ainsi, toute mesure politique en faveur de l’environnement s’avère très délicate. De plus, il faut savoir que le climato-scepticisme est assez présent en Australie, et ce jusque dans les hautes sphères de l’État. Dernièrement, certains sénateurs ont même exprimé leurs doutes quant à l’origine humaine du réchauffement climatique.