Australie : la sécheresse cause la mort de centaines de milliers de poissons !

Depuis quelques semaines, une catastrophe à peine croyable se déroule en Australie : de nombreux poissons ont été retrouvés morts, flottant à la surface du fleuve Darling. Les images ayant fait le tour des réseaux sociaux et des médias ont suscité l’indignation.

Une véritable hécatombe

Une forte canicule s’est installée depuis plusieurs semaines dans le sud-est de l’Australie. La région de Menindee, une petite localité située dans l’extrême ouest de la Nouvelle-Galles-du-Sud est particulièrement touchée avec des températures record allant jusqu’à 46 °C comme l’expliquait The Independant le 15 janvier 2019.

Le fleuve Darling passant par cette localité a vu – sous l’effet de la chaleur – se développer très rapidement une algue toxique. Ceci a causé l’asphyxie de centaines de milliers de poissons (près d’un million) qui ont été aperçus morts, flottant le ventre à l’air. Le fait est que ces poissons – des carpes et des morues pour la plupart – comptaient dans leurs rangs des spécimens ayant un âge avancé (plus d’un demi-siècle) et que ceux-ci avaient déjà survécu à des épisodes de sécheresse antérieurs.

Crédits : Capture YouTube/ Guardian Australia

La faute au gouvernement

Le scénario officiel est pourtant contredit par certains habitants locaux et autres ingénieurs hydrologues. Selon ces derniers, les prélèvements d’eaux trop fréquents par les agriculteurs dans le bassin de Murray-Darling sont à mettre en  cause. Ce dernier n’est autre que le plus vaste bassin hydrographique d’Australie, couvrant pas moins d’un septième de la surface terrestre du pays !

Le bassin couvre une énorme région agricole qui s’étale sur plusieurs provinces australiennes. Par ailleurs, les cultures qui s’y sont développées – coton, blé et riz – demandent une quantité d’eau astronomique. Si en 2007, un plan de rationalisation du bassin hydrographique avait été mis en place afin d’éviter la surexploitation des rivières, de nombreux détracteurs dénoncent un détournement du projet ou – dans le meilleur des cas – une gestion défaillante n’ayant pas pu éviter les nombreuses captations non-autorisées.

Le gouvernement prévoit de couper l’arrivée de l’eau du lac Menindee pour préserver l’approvisionnement en eau potable de plusieurs localités, selon un article publié par ABC News le 7 février 2019. Cependant, il est reproché à ce même gouvernement – par l’écologiste Sarah Hanson-Young – d’avoir drainé deux fois en quatre ans les eaux de deux lacs de la région, ce qui avait aggravé la baisse des eaux, et donc l’impact de la sécheresse.

Les autorités semblent ne pas vraiment reconnaître leur responsabilité, et déplorent le manque d’alternatives tout en indiquant que l’apport d’eau fraîche dans le bassin pourrait changer la situation. Par contre, cela paraît complètement infaisable. Et si oui, à quel prix ?

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