Arès avoir réexaminé les données récoltées par la sonde Voyager 2 en 1986, deux chercheurs annoncent avoir détecté la présence de deux lunes encore jamais découvertes dans les anneaux d’Uranus.
Il y a 30 ans Voyager 2 visitait Uranus, nous révélant des vues inédites de cette mystérieuse planète. De nombreuses données avaient alors été recueillies, permettant notamment de déterminer la composition chimique de l’atmosphère de la planète (85 % d’hydrogène, 15 % d’hélium), de déduire la probable existence d’un océan d’eau et de méthane à 800 km sous les nuages et d’analyser le curieux champ magnétique d’Uranus. Contrairement aux autres planètes, les pôles magnétiques d’Uranus ne se situent pas au sommet de celle-ci, mais sont bien plus proches de l’équateur. Mais en réexaminant les données transmises par la sonde en 1986, les chercheurs Rob Chancia et Matthew Hedman, de l’Université de l’Idaho, ont fait état de motifs pouvant être les sillages de petites lunes orbitant à l’extérieur des anneaux d’Uranus.
Car oui, comme les autres géantes gazeuses de notre système solaire, Uranus a un système d’anneaux, beaucoup moins visibles que ceux de Saturne, certes. Et comme Saturne, Uranus abrite de nombreux satellites naturels, 27 précisément. Leur nombre pourrait néanmoins gonfler. En passant en revue les vieilles données de Voyager 2, les chercheurs ont en effet découvert des motifs dans les anneaux Alpha et Beta. Motifs qui pourraient être des sillages de petites lunes orbitant entre ces anneaux. Si ces lunes existent bel et bien, elles seraient très petites (environ 14 kilomètres de diamètre) et très sombres, du fait de leur position très éloignée du soleil (2,877 milliards km).
D’autres mesures seront néanmoins nécessaires pour confirmer l’hypothèse. Les deux chercheurs feront bientôt appel au télescope Hubble pour observer les anneaux d’Uranus. La visite de Voyager 2 fut en effet trop brève pour récolter plus de vues et de données. Son passage autour d’Uranus avait surtout pour objet de donner à la sonde un supplément d’accélération gravitationnelle pour atteindre Neptune et finalement se diriger vers les bordures du système solaire.