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Climat : l’augmentation des précipitations devrait exacerber les risques volcaniques

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Crédits : Pixabay.

Pour la première fois, des chercheurs ont mis en exergue un lien entre l’augmentation des précipitations extrêmes liée au changement climatique et celle de certains risques volcaniques. Les résultats ont été publiés dans la revue Royal Society Open Science le 27 juillet dernier.

Avec le réchauffement du climat, le cycle de l’eau s’accélère au niveau mondial. Autrement dit, les extrêmes se renforcent, et ce, aussi bien dans leur dimension sèche qu’humide. On résume souvent ce phénomène en disant que les régions sèches tendent à devenir plus sèches et les régions humides plus humides, avec une aggravation des pénuries d’eau pour les unes et des inondations pour les autres. Un raisonnement analogue vaut pour les régimes météorologiques.

Dans une étude récente, des chercheurs se sont en effet penchés sur la manière dont les pluies devraient évoluer au-dessus des volcans actifs au cours des prochaines décennies selon différents scénarios d’émissions de gaz à effet de serre. Ils ont estimé que pour un scénario de réchauffement non maîtrisé, plus de 700 volcans devraient connaître une augmentation des pluies extrêmes. Ce chiffre s’abaisse à 500 pour un scénario de réchauffement modéré, ce qui reste toutefois élevé.

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Changement dans le pourcentage de précipitations extrêmes (axe vertical) selon le niveau de réchauffement global (axe horizontal) pour différents systèmes volcaniques. Les courbes en couleurs montrent les résultats des neuf modèles pour chaque cas. Crédits : Jamie I. Farquharson & Falk Amelung, 2022.

Eau et volcans : une interaction complexe qui implique le climat et son évolution

Si les scientifiques ont effectué ce calcul, c’est pour une raison bien précise. En effet, en s’infiltrant dans les dômes volcaniques, l’eau de pluie s’évapore et augmente la pression interne, ce qui peut finir par provoquer des explosions et donc représenter une menace pour les populations vivant à proximité. Or, plus les pluies sont fortes, plus ce risque est grand. Par ailleurs, avec des précipitations plus abondantes, le risque de glissements de terrain et d’effondrements de cônes est également à revoir à la hausse.

C’est la première fois que ces conséquences indirectes du réchauffement climatique sont mises en avant et détaillées dans une publication scientifique. Aussi, les chercheurs appellent à une meilleure prise en compte du phénomène pour les infrastructures et les populations vivant à proximité des volcans actifs, par exemple au niveau de la célèbre ceinture de feu du Pacifique.

« Ce résultat est basé sur une analyse comparative de neuf modèles de circulation générale et prévaut sur une large gamme d’échelles spatiales, de pays et d’arcs volcaniques jusqu’aux systèmes volcaniques individuels », rapporte le papier dans son résumé.

Damien Altendorf

Rédigé par Damien Altendorf

Habitant du Nord-est de la France, je suis avant tout un grand passionné de météorologie et de climatologie. Initialement rédacteur pour le site "Monsieur Météo", je contribue désormais à alimenter celui de "Sciencepost".