De nouveaux travaux font le point sur l’évolution du nombre de jours de chaleur extrême et létale d’ici à la fin du siècle selon différents scénarios d’émissions de gaz à effet de serre. Les résultats ont été publiés dans la revue Communications Earth & Environment ce 25 août.
L’indice de chaleur (heat index en anglais) est un indice qui vise à évaluer l’impact de la chaleur sur le corps humain. Il combine la température mesurée sous abri et l’humidité relative dont on sait l’importance sur la capacité du corps à se refroidir par évaporation. Le service météorologique américain a défini un seuil de danger à partir d’une valeur de 39,4 et un seuil de danger extrême à partir d’une valeur de 51. La survie en extérieur est alors rapidement compromise.
Hausse du nombre de jours de chaleur extrême : les tropiques aux premières loges
Une équipe de chercheurs s’est appuyée sur cet indice pour voir de quelle façon les conditions de chaleur extrême et létale devraient évoluer dans le futur selon différents scénarios d’émissions de gaz à effet de serre. Les résultats montrent qu’avec un scénario du laisser-aller, le seuil de danger deviendrait monnaie courante autour de l’équateur avec souvent plus de 200 jours par an d’ici à 2100, tandis qu’il s’étendrait à une large partie de l’année dans les zones tropicales et subtropicales. Le seuil de danger extrême signalant une chaleur létale serait quant à lui atteint 30 à 60 jours par an, tout particulièrement de l’Afrique subsaharienne à l’Inde en passant par la Péninsule arabique.

« Pour de nombreux endroits proches de l’équateur, plus de la moitié de l’année présentera un défi pour travailler à l’extérieur d’ici à 2100, et ce, même si nous commençons à réduire les émissions », souligne à ce titre Lucas R. Vargas Zeppetello, auteur principal de l’étude.

En effet, même en limitant le réchauffement global à 2 °C, le nombre de jours marqués par un seuil de danger augmenterait sensiblement, à la fois dans la bande tropicale, mais aussi aux moyennes latitudes. En Europe, aux États-Unis ou au Japon, il serait par exemple multiplié par trois à dix tandis qu’il doublerait dans la ceinture tropicale. Toutefois, les perspectives sont bien plus menaçantes si nous ne faisons rien, auquel cas les phases de chaleur extrême gagneraient sensiblement vers les latitudes tempérées et rendraient certaines zones tropicales invivables en extérieur une large partie de l’année.
« Notre étude révèle un large éventail de scénarios possibles pour 2100 », note le chercheur. « Cela montre que les choix d’émissions que nous faisons maintenant comptent toujours pour créer ou non un avenir habitable. Il est possible que si nous ne n’agissons pas, des milliards de personnes soient réellement surexposées à ces températures extrêmement dangereuses d’une manière que nous n’avons pour ainsi dire jamais connue ».