Le SETI a récemment publié les données de son dernier programme de recherche extraterrestre. Plus de 1 300 étoiles sont été sondées. Et pour le moment, nous sommes toujours seuls. Les détails de l’étude sont publiés dans The Astrophysical Journal.
Le programme SETI est un projet ayant pour but de rechercher des traces de civilisations extraterrestres. Grâce à des radiotélescopes, les chercheurs tentent de capter les ondes radio venant de tout l’espace. Le but est alors de déterminer si ces ondes ont une origine artificielle ou, au contraire, si elles sont émises par une source tout à fait naturelle. Ces recherches ont cours depuis plusieurs décennies déjà. Plus récemment, dans le cadre de l’initiative Breakthrough Listen, les astronomes du SETI se sont appuyés sur deux grands instruments : l’Observatoire de Green Bank (États-Unis) et l’Observatoire de Parkes (Australie). Objectif : sonder les techno-signatures autour de 1 327 étoiles situées à moins de 160 années-lumière. Résultat : pas de signes extraterrestres.
« Nous n’avons reconnu aucune évidence flagrante, explique Danny Price, astrophysicien de l’Université de Californie à Berkeley. Il n’y a pas de civilisations incroyablement avancées qui essaient de nous contacter avec des émetteurs incroyablement puissants ». Les chercheurs expliquent avoir pour cette campagne analysé 1 pétaoctet (ou 1 million de gigaoctets) de données en longueurs d’onde radio et optiques. Certains signaux ont éveillé leur curiosité, mais après examens approfondis, tous provenaient de sources ordinaires. Comme des satellites en orbite autour de la Terre, par exemple.
Les raisons du « silence »
Pour l’heure, toutes les recherches se sont donc révélées infructueuses. On rappelle en effet qu’il y a deux ans environ, une étude révélait que le mystérieux signal « Wow ! », détecté en 1977, n’avait finalement pas été envoyé par une civilisation extraterrestre. Le signal capté était en fait dû au passage de deux comètes, inconnues à l’époque. Elles sont aujourd’hui répertoriées et nommées sous les noms de 266P/Christensen et 335P/Gibbs.
Les raisons de ce « silence » peuvent être nombreuses. Premièrement, les portions de ciel « fouillées » par le SETI ne représentent en effet qu’une simple goutte d’eau dans un océan sidéral. Si nous n’avons à ce jour aucune trace de civilisations, c’est aussi peut-être que ces dernières se sont volontairement mises en « veille auto-imposée prolongée ». C’est du moins l’avis de trois chercheurs, notant que dans notre Univers « chaud », une forme de vie avancée et numérique devrait attendre que l’Univers se refroidisse.
D’autres raisons sont également possibles. Il se peut par exemple que la vie microbienne soit courante – qu’elle soit même un impératif cosmique – mais que la vie intelligente soit plus rare. Il se peut aussi qu’il y ait un refus volontaire de communiquer. Que les voyages interstellaires soient finalement trop compliqués, également. Ou encore, pourquoi pas, qu’une autre forme de vie extraterrestre n’existe simplement pas encore dans l’Univers.
Mais les chercheurs ne perdent pas espoir. Ces derniers ambitionnent maintenant de s’appuyer sur le MeerKAT, un radiotélescope composé de 64 antennes situé dans le nord du Cap, en Afrique du Sud. Objectif : passer au crible les signaux émis par un million d’étoiles dans notre voisinage cosmique.
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