Peregrine devait être le premier atterrisseur privé à se poser sur la Lune. Finalement, à peine six heures après le début de son vol inaugural, l’engin spatial développé par la société Astrobotic a connu une défaillance technique qui a condamné sa mission. Ce nouvel échec prouve une fois de plus à quel point il est difficile de se rendre sur notre satellite.
Clap de fin pour Peregrine
Le lancement du vaisseau spatial américain Peregrine, destiné à effectuer un atterrissage en douceur sur la Lune, s’est soldé par un échec dramatique, marquant une déception majeure pour la société privée Astrobotic Technology et la NASA. Lancé depuis Cap Canaveral, en Floride, à bord d’une fusée Vulcan, le vaisseau a en effet essuyé des problèmes techniques critiques à peine six heures après son décollage, condamnant ainsi sa mission lunaire.
Le problème majeur rencontré par le vaisseau spatial Peregrine était lié à une défaillance du système de propulsion qui a engendré une perte critique de propulseur. Les ingénieurs ont initialement essayé de trouver des solutions en inclinant l’engin pour charger ses panneaux solaires, mais la quatrième mise à jour a confirmé que le vaisseau avait subi une fuite, entraînant la perte du carburant de fusée nécessaire à son alunissage.
Cette défaillance a mis fin au premier effort américain depuis 1972, ainsi qu’au tout premier vol commercial vers la Lune qui visait à réaliser un atterrissage en toute sécurité sur la surface lunaire. Outre l’aspect décevant du point de vue spatial, toutes les charges utiles du Peregrine, qu’elles soient scientifiques ou symboliques, sont désormais condamnées à être perdues dans l’espace. Les cinq instruments de la NASA valaient à elles seules environ 108 millions de dollars.
Pour rappel, le vaisseau spatial de 1,3 tonne aurait dû réorienter son moteur pour effectuer une descente contrôlée en suivant un parcours en boucle jusqu’à son point d’atterrissage final. L’objectif initial était de tenter l’atterrissage le 23 février prochain.

Deux autres tentatives cette année
Astrobotic était la première des trois sociétés américaines à envoyer un atterrisseur sur la Lune cette année dans le cadre d’un partenariat privé-public avec la NASA. L’agence agit ici comme un « client » lui permettant de réduire les coûts, d’accélérer le développement et d’encourager l’innovation. Bien que la NASA ait exprimé sa tolérance envers certains échecs, la perte de cette mission reste malgré tout significative.
Les deux autres sociétés concernées par ce partenariat sont Intuitive Machines et Firefly Aerospace.
La première développe un extracteur de glace chargé d’opérer au pôle sud de la Lune. Cet engin, nommé PRIME-1, sera déposé sur notre satellite par l’atterrisseur NOVA-C, également développé par Intuitive Machines. Firefly prépare de son côté son atterrisseur Blue Ghost. Le véhicule déchargera une dizaine de charges utiles pour le compte de la NASA, dont une sonde pour mesurer le flux de chaleur de l’intérieur lunaire et un imageur à rayons X pour étudier l’interaction de la magnétosphère terrestre avec le vent solaire.
