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L’atterrisseur lunaire indien ressent du mouvement sous la surface

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Le rover lunaire Chandrayaan-3 à la surface de la lune le 30 août 2023. Crédits : IRSRO

L’atterrisseur lunaire indien Vikram vient peut-être de détecter la première preuve d’un « tremblement de Lune » depuis les années 1970. Si elle est confirmée, cette mesure pourrait donner aux chercheurs un rare aperçu des entrailles agitées mystérieuses du compagnon lunaire de la Terre.

Une activité géologique détectée par l’atterrisseur lunaire

Les dernières détections d’activités sismiques in situ sur la Lune remontaient aux missions Apollo des années 1970. À l’époque, les astronautes y avaient en effet déployé plusieurs sismomètres. Ces instruments ont fourni des données précieuses sur l’activité sismique lunaire pendant plusieurs années après le départ des missions, mesurant notamment le temps de voyage des ondes sismiques à travers la Lune.

Ces données avaient alors permis de cartographier la structure interne en détail, révélant une croûte solide et mince, un manteau partiellement fondu et un noyau partiellement liquide. Une étude réalisée par la NASA en 2011 avait finalement révélé que le noyau de la Lune, tout comme celui de la Terre, était probablement constitué de fer fluide entourant une boule de fer dense et solide.

Ces sismomètres ont également enregistré de nombreux impacts de météorites sur la surface lunaire, permettant ainsi aux chercheurs d’estimer la fréquence des impacts et leur effet sur la structure lunaire. Enfin, ces instruments ont détecté des mouvements internes de la Lune, tels que des marées induites par la gravité de la Terre, nous en apprenant ainsi davantage sur la manière dont la Lune réagit aux forces gravitationnelles.

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Chandrayaan-3 a capturé cette image d’un cratère de quatre mètres de large le 27 août. Crédits : ISRO

Une nouvelle détection (possible)

Les missions Apollo remontant aux années 70, cette possible détection de l’atterrisseur indien Vikram serait donc un petit événement, d’autant qu’il s’agirait des premières secousses ressenties près du pôle sud. L’instrument dédié à l’activité sismique (ILSA) de l’engin a détecté cette activité jugée « naturelle » le 26 août.

Notez que ces fameux « tremblements de Lune » ne sont pas causés par les mouvements des plaques tectoniques comme sur Terre. Ils sont principalement attribués à l’effet des forces de marée exercées par la Terre sur la Lune. Ces forces de marée s’exercent en raison de la différence de force gravitationnelle entre le côté le plus proche de la Terre (la face visible) et le côté opposé (la face cachée). Elles créent alors des tensions à l’intérieur de la Lune qui provoquent des fissures et des fractures dans sa croûte lunaire. Si elles deviennent suffisamment fortes, ces contraintes peuvent ensuite provoquer le frottement et le déplacement des morceaux de roche le long de ces fissures et fractures. Ces mouvements se traduisent alors par de petits tremblements.

Pour l’heure, les chercheurs sont toujours en train d’enquêter sur cet événement particulier pour déterminer son origine. Rappelons également que ce n’est pas l’unique découverte faite par la mission. Depuis son arrivée, l’atterrisseur et son rover ont notamment détecté du soufre, de l’aluminium, du calcium, du fer, du chrome, du titane, du manganèse, du silicium et de l’oxygène dans le sol lunaire. Ils ont également réalisé une première en mesurant la température au pôle sud lunaire.

Les deux engins ont été mis en veille il y a quelques jours dans le but de survivre à la nuit lunaire en cours qui devrait prendre fin le 22 septembre. L’équipe de mission espère qu’ils pourront se réveiller pour continuer les opérations, même si cela n’était pas prévu au départ.