La société Blue Origin de Jeff Bezos vient de porter son combat contre le programme d’atterrissage lunaire habité de la NASA devant un tribunal fédéral. La plainte s’inscrit dans une croisade de plusieurs mois menée par la société pour gagner une partie des fonds proposés par l’agence américaine. Ce nouveau « rebondissement » risque, une fois de plus, de retarder le développement du programme Artemis.
Quand la pilule ne passe pas
Blue Origin, qui concourrait pour le nouveau contrat d’atterrisseur lunaire habité de la NASA, n’a visiblement pas compris la leçon. La société avait une première fois déposé une protestation auprès du US Government Accountability Office (GAO) des États-Unis, arguant que l’agence américaine aurait dû attribuer au moins deux contrats pour maintenir le principe de concurrence. Cette plainte a finalement été rejeté, mais la procédure avait déjà suspendu le contrat reliant SpaceX à la NASA pendant 95 jours.
« Nous restons fermement convaincus qu’il y avait des problèmes fondamentaux avec la décision de la NASA« , avait alors déclaré la société dans un communiqué. « Mais le GAO n’a pas été en mesure de les résoudre en raison de sa compétence limitée« .
Suite à ce refus, Blue Origin a ensuite publié une infographie pas « très sport », soulignant que l’approche proposée par SpaceX serait « extrêmement complexe et à haut risque« , tandis que celle proposée par Blue Origin apparaît comme « sûre, à faible risque et rapide« . Sur cette infographie, Blue Origin affirmait que SpaceX devra effectuer au moins seize lancements de Starship remplis de carburant pour permettre à un seul vaisseau de se rendre sur la Lune. Depuis, Elon Musk a répondu à ces avances, soulignant qu’entre quatre et huit lancements seraient en réalité nécessaires.
L’affaire portée devant un tribunal
Nous pensions alors que Blue Origin avait finalement accepté sa défaite. Il n’en est rien.
Blue Origin vient en effet de porter son combat devant un tribunal fédéral. La société aurait alerté le tribunal la semaine dernière de son action en justice imminente et aurait demandé au juge d’ordonner une suspension du contrat de SpaceX pendant le jugement de l’affaire, selon The Verge.
Vous l’avez compris, Blue Origin applique donc la politique de la terre brûlée en assignant en justice le client qu’elle veut séduire – la NASA – au risque de compromettre ses relations avec l’agence. La plainte, déposée auprès de la Cour fédérale des réclamations des États-Unis, et le procès à venir pourrait donc une fois de plus retarder le programme Artemis qui, visiblement, ne pourra pas renvoyer des humains sur la Lune avant au moins 2025.