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Atterrissage sur Mars : un nouveau bond de géant pour la Chine

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Crédits : Xinhua

L’atterrisseur et le rover « Zhurong » de la mission Tianwen-1, la première expédition interplanétaire de la Chine, se sont posés il y a quelques jours sur Mars. De la taille d’une voiturette de golf, le véhicule collectera des données sur les eaux souterraines martiennes. Il sera également question de cartographier la structure géologique de la planète.

La Chine, une actrice majeure du domaine spatial

C’est fait : le 15 mai dernier, vers 4 heures du matin (heure de Pékin), la sonde chinoise Tianwen-1 a largué son atterrisseur et son rover – nommés Zhurong -, achevant l’étape la plus périlleuse de sa mission de dix mois. Quelques heures plus tard, les deux engins ont commencé à fendre l’atmosphère de Mars, nichés à l’intérieur de leur capsule, à plus de quatre kilomètres par seconde.

La tentative d’atterrissage a ensuite impliqué le déploiement d’un parachute, des tirs de rétrofusées et le gonflement d’énormes coussins d’air. L’atterrisseur s’est finalement posé sans encombre dans une vaste plaine rocheuse appelée Utopia Planitia. Seuls deux pays avaient déjà réussi cette prouesse technique : la Russie et les États-Unis.

Cette nouvelle mission réussie marque une fois de plus les incroyables progrès du programme spatial chinois enregistrés au cours de ces dernières années. Rappelons en effet que la Chine, qui a envoyé son premier taïkonaute dans l’espace en 2003, s’est illustrée l’année dernière en apportant sur Terre les premiers échantillons lunaires depuis quarante ans. Un an plus tôt, la Chine avait également atterri avec succès sur la face cachée de la Lune.

Enfin, soulignons que le pays construit actuellement une station spatiale qui doit succéder à l’ISS dans les prochaines années.

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La zone d’atterrissage de la mission chinoise (rayée) comparée aux points d’atterrissage des missions précédentes. Crédits : Nature

À quoi nous attendre ?

Dans quelques jours, le rover à six roues d’1,85 mètre de long pour une masse d’environ 240 kg sera libéré en surface par son atterrisseur. Sa durée de vie nominale est de 90 Sols (92,5 jours terrestres). Toutefois, il pourrait survivre pendant des années, comme l’ont fait les rovers Spirit et Opportunity de la NASA. Rappelons également que Yutu-2, le rover de la Chine évoluant de l’autre côté de la Lune, avait une durée de vie de conception similaire. Or, le véhicule est toujours actif après plus de deux ans.

Utopia Planitia, où se trouve Zhurong, est une vaste étendue relativement plate formée suite à l’impact d’un objet il y a plusieurs milliards d’années. La surface du bassin est principalement recouverte de matière volcanique, qui aurait pu être modifiée par des processus plus récents, tels que le gel et le dégel répétés de la glace. Aussi les chercheurs sont particulièrement enthousiasmés par la possible détection de pergélisol sous la surface.

Pour opérer, Zhurong est équipé de plusieurs d’instruments. Deux caméras viseront à prendre des images de roches proches, tandis qu’une caméra multispectrale et un spectromètre équipé d’une technologie laser permettront d’étudier leur constitution.

Tout comme Perseverance, Zhurong propose également un radar pénétrant dans le sol. Cet instrument révélera les processus géologiques ayant conduit à la formation des régions à travers lesquelles il se déplace.

Pendant ce temps, l’orbiteur de la mission se chargera de transférer les données de Zhurong vers la Chine. Toutefois, l’engin apportera également ses propres contributions scientifiques. Il sera notamment question d’analyser la frontière entre la haute atmosphère martienne et les vents solaires, là encore pour mieux appréhender le fonctionnement du champ magnétique de Mars.

Brice Louvet

Rédigé par Brice Louvet

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.