Pourquoi les attaques de pythons sont de plus en plus nombreuses en Indonésie

Crédits : Ba'Gamnan / Wikipedia

Il y a quelques jours, un python géant attaquait un homme en Indonésie. Il s’en est sorti, mais avec le bras sectionné. Ce type de rencontre, souvent meurtrière, devient malheureusement de plus en plus courante dans la région, notamment dans les champs de palmiers où se tenait jadis une forêt luxuriante.

En patrouillant dans une plantation de palmiers à huile, le vigile Robert Nababan tombait il y a quelques jours sur un gigantesque python à Batang Gansal, un sous-district isolé sur l’île de Sumatra. « Le python mesurait 7,8 m de long, il était énorme », avait alors déclaré à l’AFP le chef de la police locale. Le vigile avait tenté d’attraper le python géant avec un sac de jute (les Indonésiens mangent parfois du serpent) avant de se faire mordre par l’animal. Amené à l’hôpital, il faillit perdre son bras, mais s’en est finalement sorti indemne. De son côté, le reptile n’a pas eu cette chance. Tué par les villageois, il se fit couper en morceau avant d’être frit et mangé.

Ce type de rencontre n’est plus exceptionnel dans cette région du monde. En mars dernier, un Indonésien porté disparu avait en effet été retrouvé mort entier dans le ventre d’un python de sept mètres qui l’avait avalé là encore près d’une plantation de palmiers à huile. Le python géant, une espèce qui vit dans les forêts tropicales, est donc régulièrement rencontré par des habitants de l’archipel. Et le plus souvent, ces rencontres se font au milieu des champs de palmiers.

L’huile de palme est un ingrédient bon marché que vous retrouverez dans la plupart des produits achetés quotidiennement. Et parce que produire de l’huile est si lucratif, des millions d’hectares de forêt tropicale sont rasés pour « faire de la place » à la culture commerciale. Pour vous donner une idée, en 2012, le taux de déforestation en Indonésie était supérieur à celui du Brésil selon un document publié par Nature Climate Change. Mais si les effets sur le climat sont bien documentés, les « prises accessoires » sont généralement passées sous silence. Bien que l’orang-outan soit devenu aujourd’hui le symbole indonésien de cette déforestation massive, le python est aussi concerné. Les palmiers sont en effet de véritables aimants pour les rongeurs qui se nourrissent des fruits gras. Et les serpents chassent les rats.

Rappelons que l’île de Bornéo, qui est un peu plus grande que la France, a vu la forêt primaire de son territoire fondre de moitié en soixante ans sous l’effet des bulldozers et des tronçonneuses. La vente de bois tropicaux est effectivement une ressource très lucrative. Derrière ces paysages désolés apparaissent alors des palmeraies. En attendant, la faune locale est à l’agonie. Si le python peut s’en sortir, rhinocéros, tigres, orang-outan et autres éléphants sont tout bonnement en train de disparaître.

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