Rare attaque mortelle d’un ours polaire en Alaska : que dit le rapport ?

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Crédits : Wikipédia

Il y a plusieurs semaines, un ours polaire a tué une femme et son enfant d’un an en Alaska, alors que ces derniers sortaient de la crèche. Il s’agissait de la première attaque mortelle d’ours polaire enregistrée aux États-Unis depuis plus de 30 ans. Un nouveau rapport fait la lumière sur les possibles raisons de ce tragique événement.

Summer Myomick, 24 ans, et son fils de un an, Clyde Ongtowasruk, ont été mutilés le 17 janvier dernier dans la ville côtière de Wales, la ville la plus à l’ouest du continent nord-américain. Le couple quittait l’école au moment de l’attaque. Une forte tempête de neige essuyée ce même jour aurait empêché la mère de voir l’animal se rapprocher au milieu de la rue.

Alerté par les cris et les grognements de l’ours polaire (Ursus maritimus), le personnel de l’école a tenté de stopper l’animal en le frappant à coups de pelles, avant que ce dernier ne se retourne finalement contre eux et les menacent à leur tour, les obligeant à se retirer dans l’établissement où attendaient d’autres élèves. Quelques minutes plus tard, un habitant du village s’est finalement approché de l’ours pour l’abattre avec son arme à feu.

Ce type d’attaque est extrêmement rare. Selon Lindsey Mangipane, biologiste de la faune du programme Polar Bear du US Fish and Wildlife Service en Alaska, la dernière enregistrée sur le continent nord-américain remontait en effet à 1993. À l’époque, la victime avait survécu. Le dernier décès imputé à une telle attaque dans la région remontait à 1990.

Comment expliquer cet événement tragique ?

Dr Kimberlee Beckmen, un vétérinaire de la division de la conservation de la faune (DWC) du département de la pêche et de la chasse de l’Alaska, a récemment effectué des tests sur des échantillons de tissus prélevés sur la dépouille de l’animal.

Dans les jours suivants l’attaque mortelle, certains ont soupçonné l’ours de souffrir d’une maladie altérant le cerveau, comme la rage, la toxoplasmose, ou encore la maladie de Carré… Autant de conditions susceptibles d’avoir un impact sur le comportement des ours polaires. Cependant, tous les tests se sont révélés négatifs.

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Crédit : mtanenbaum/Pixabay

Selon la vétérinaire, le sexe et la condition physique de l’ours sont probablement les « facteurs clés » qui ont influencé l’attaque. Il s’agissait en effet d’un mâle adulte en mauvais état physique et probablement âgé (l’âge n’est pas encore déterminé avec précision). Or, il y a cinq ans, une étude analysant les données de 73 attaques enregistrées dans le monde entre 1870 et 2014 avait rapporté que les ours polaires mâles adultes souffrant de stress nutritionnel étaient les plus susceptibles de menacer la sécurité humaine.

Quant à la raison pour laquelle cet ours était en mauvais état physique, on ne peut que spéculer, mais il est possible que le changement climatique ait joué un rôle. Historiquement, ces animaux passaient en effet la plupart de leur temps sur la banquise pour chasser les phoques. La réduction des plateformes de glace enregistrée depuis plusieurs années oblige désormais ces prédateurs à évoluer davantage sur la « terre ferme », ce qui augmente naturellement la probabilité d’interactions avec les humains.