Des astronomes dĂ©couvrent l’objet le plus rond jamais observĂ© dans l’Univers

Credit: NASA

Une équipe de chercheurs de l’Institut Max Planck annonce la découverte de l’objet le plus rond jamais observé dans l’Univers. Il s’agit d’une étoile située à 5 000 années-lumière de la Terre. 

Les étoiles ne sont pas des sphères parfaites. En rotation, elles subissent la force centrifuge. Cette force étant plus importante à l’équateur par rapport aux pôles, il se produit une sorte de bourrelet au niveau de l’équateur impliquant donc un aplatissement au niveau des pôles où la force est moins grande. Chaque étoile ou planète est différente, certaines sont plus aplaties que d’autres, mais il y a quelques jours, une équipe de chercheurs de l’Institut Max Planck menée par Laurent Gizon de l’Université de Göttingen a réussi à mesurer l’aplatissement d’une étoile avec une précision sans précédent. La différence entre les rayons équatorial et polaire de l’étoile ne dépasse pas les 3 kilomètres — ce qui est incroyablement faible comparé au rayon moyen de l’étoile de 1,5 million de kilomètres.

La sphère de gaz est donc étonnamment ronde. C’est même l’objet le plus sphérique dans l’Univers connu à ce jour, il est même « encore plus rond que le Soleil » comme le souligne Laurent Gizon. Baptisée Kepler 11145123 (ou KIC 11145123), cette étoile située à environ 5000 années-lumière de la Terre se caractérise par une rotation très lente. En effet, plus une étoile, une planète ou une lune tourne rapidement sur son axe de rotation, plus la force centrifuge se fait ressentir. En d’autres termes, plus la rotation de l’objet sera lente, plus l’objet sera sphérique. À titre de comparaison, le Soleil tourne sur lui-même en 27 jours, avec une différence entre les rayons équatorial et polaire qui dépasse les 10 kilomètres, une différence qui est de 21 km pour la Terre. Kepler 11145123 est quant à elle une étoile chaude et lumineuse plus de deux fois plus grosse que le Soleil, mais qui tourne trois fois plus lentement que ce dernier.

Pour mesurer cette gigantesque boule cosmique, les chercheurs ont fait appel à l’astérosismologie, une discipline qui étudie les mouvements sismiques (aussi appelées oscillations) des étoiles. Comme l’explique Michael Byrne, qui a participé à l’étude, l’astérosismologie se base sur notre capacité à séparer les fréquences des ondes acoustiques émanant de l’intérieur d’une étoile. « En analysant ces ondes pour visualiser les entrailles de l’étoile, nous avons constaté que les couches extérieures de KIC 11145123 tournent plus vite que son noyau », explique le chercheur. « Ceci est ce qui est probablement à l’origine de la forme inhabituellement ronde de cette étoile ».

La raison de cette « déconnexion » entre la surface et le noyau et encore floue, mais les chercheurs suggèrent que la présence d’un champ magnétique a basses latitudes autour de l’étoile pourrait en être responsable. L’équipe prévoit d’utiliser cette technique sur d’autres étoiles dans l’avenir pour voir comment les rotations et les champs magnétiques peuvent influencer la forme des objets stellaires.

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