Des chercheurs étasuniens ont en quelque sorte simulé un remake du célèbre film Armageddon. Le but était de comprendre comment les humains pouvaient réagir le plus rapidement possible face à un astéroïde fonçant droit vers la Terre. Après avoir effectué plusieurs simulations, les scientifiques estiment que l’atomisation de l’objet est la solution la plus efficace.
Plusieurs simulations
Les plus jeunes ne se souviennent peut-être pas du scénario du film Armageddon (1998). Le début annonce une catastrophe majeure : un astéroïde de la taille du Texas va s’écraser sur Terre dans seulement dix-huit jours. Le spécialiste en forage pétrolier Harry Stamper (Bruce Willis) est envoyé sur l’astéroïde avec une équipe. Le but ? Forer un puits le plus profond possible afin d’y placer une charge nucléaire et ainsi, désintégrer l’objet. Évidemment, il s’agit ici de science-fiction. En revanche, que se passerait-il dans la réalité ?
Dans une étude à paraître dans la revue Acta Astronautica en novembre 2021, des physiciens de l’Université Johns Hopkins (États-Unis) ont réfléchi à l’éventualité que l’humanité doivent réagir dans un temps limité face à l’arrivée d’un astéroïde. L’objectif était évidement d’éviter un impact qui serait synonyme de catastrophe. Les chercheurs disent avoir effectué plusieurs simulations. À chaque fois, il était question d’un type d’astéroïde différent ou de variations concernant le temps restant avant l’impact.
Une solution efficace, mais non privilégiée
Pour les physiciens, la meilleure solution serait l’envoi d’une bombe nucléaire d’une puissance d’une mégatonne. L’un des scénarios consistait à modéliser un impact avec un astéroïde de 100 mètres de diamètre, soit cinq fois moins que l’astéroïde Bennu. Le scénario en question prévoyait deux mois avant l’impact et un résultat quasi parfait : atomiser l’astéroïde réduirait les destructions à seulement 0,1 % de ce qu’elles auraient été en cas d’inaction. Un autre scénario mettait en scène un astéroïde plus imposant, mais avec un temps plus long avant l’impact (six mois). La bombe nucléaire représente encore la solution la plus efficace, réduisant le choc à 1 %.
Cependant, si les résultats semblent encourageants, les meneurs de l’étude soulignent qu’il s’agit ici d’une solution de dernier recours. L’option consistant à dévier l’astéroïde de sa trajectoire – à l’aide d’impacteurs cinétiques – reste préférable. Rappelons au passage qu’il y a quelques mois, la Chine avait évoqué la possibilité de lancer 23 fusées Longue Marche 5 sur Bennu pour le faire dévier de sa trajectoire. Si les risques de collision avec la Terre sont très faibles, l’astéroïde passera à moins de 7,5 millions de kilomètres de l’orbite de notre planète entre 2175 et 2199.