Une atmosphère semblable à celle de la Terre ne peut se maintenir sur Proxima b

Crédits : ESO/M. Kornmesser

Selon un rapport de la NASA, une atmosphère semblable à celle de la Terre peut ne pas se maintenir sur Proxima b, cette exoplanète située à 4,2 années-lumière de la Terre. L’habitabilité de la planète devient alors sérieusement compromise.

Proxima b est notre voisine extra-solaire connue la plus proche à seulement quatre années-lumière. Elle a fait couler beaucoup d’encre lors de sa découverte il y a quelques mois, orbitant dans la zone habitable de son étoile. Cependant, en raison du fait que l’exoplanète n’a pour l’heure jamais été observée en train de passer devant son étoile hôte, il est difficile pour les chercheurs d’analyser son atmosphère, si tant est qu’il y en ait une. Ne pouvant se référer à son transit, la NASA s’appuie donc sur des modèles informatiques pour tenter de comprendre si oui ou non, l’exoplanète pourrait abriter la vie. Et quel meilleur modèle que celui de la Terre ?

Grâce à des simulations informatiques, les chercheurs ont en effet été en mesure de savoir si l’atmosphère de notre planète, essentielle au développement du vivant, pourrait se maintenir autour de Proxima Centauri. Les résultats de cette étude publiés dans The Astrophysical Journal Letters, suggèrent que l’atmosphère terrestre ne pourrait en fait pas survivre à la violence de la naine rouge. Il ne fait en effet pas très bon vivre dans ce petit coin de la Voie lactée : « Nous avons décidé de prendre la seule planète habitable connue jusqu’à présent, la Terre, et nous l’avons placée sur la même orbite que Proxima b », explique Katherine Garcia-Sage, du Goddard Space Flight Center de la NASA à Greenbelt, dans le Maryland, et principale auteure de cette étude. « Proxima b rencontre des épisodes de rayonnement ultraviolet extrême. Ce rayonnement génère assez d’énergie pour éliminer non seulement les molécules les plus légères comme l’hydrogène, mais aussi des éléments plus lourds tels que l’oxygène et l’azote au fil du temps ».

Une naine rouge très active telle que Proxima Centauri dégage en effet un rayonnement ultraviolet extrême à haute énergie qui ionise les gaz atmosphériques. Les électrons chargés à bloc, ceux-ci n’auraient plus aucun mal à s’échapper de l’emprise gravitationnelle de la planète. Le modèle montre par ailleurs que le puissant rayonnement de l’étoile drainerait l’atmosphère terrestre jusqu’à 10 000 fois plus vite que ce qui se passe actuellement sur Terre. Prenant en compte les caractéristiques physiques de la planète, les chercheurs sont arrivés à la conclusion que Proxima b pourrait perdre l’intégralité de l’atmosphère terrestre en seulement cent millions d’années.

« Les choses deviennent intéressantes si une exoplanète s’accroche à son atmosphère, mais les taux de perte atmosphérique de Proxima b ici sont tellement élevés que l’habitabilité est invraisemblable », explique Jeremy Drake, astrophysicien au Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics et coauteur de l’étude. « Cela nous interroge sur l’habitabilité des planètes autour des naines rouges en général ».

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