Atlantropa, le projet fou d’un architecte pour assécher la Méditerranée

En 1928, un architecte allemand munichois Herman Sörgel présentait un projet gigantesque et totalement fou, assécher une partie considérable de la mer Méditerranée.

L’objectif était de permettre de relier plus facilement l’Europe à l’Afrique et d’assurer l’indépendance énergétique et minière du vieux continent. Sur le plan énergétique, l’architecte envisageait de construire deux barrages titanesques, le premier entre la Silice et la Tunisie et le deuxième pour fermer le détroit de Gibraltar, on parle de 10 ans de travaux, 200 000 ouvriers et une base de 2,5 kilomètres de large et de 30 kilomètres de long (non ce n’est pas une blague !).

Parlons énergie, ce projet aurait dû fournir 110 000 mégawatts à l’Europe (environ 31 réacteurs EPR), le barrage titanesque de Gibraltar aurait permis de gagner 50 000 mégawatts. Au bout de 200 ans, l’Europe aurait pu récupérer environ 233 000 kilomètres carrés de terres arables, car le niveau de la mer Méditerranée aurait baissé de 20 %. Le projet souhaitait également procéder à une irrigation massive du Sahara.

Pour Herman Sörgel, Atlantropa se voulait pacifiste, réunir et faire prospérer une Europe face à une Asie et une Amérique du Nord grandissante. Le projet fut proposé à beaucoup de dirigeants européens dont Adolf Hitler durant la Seconde Guerre mondiale, mais celui-ci, ne voyait pas une expansion de l’Europe vers l’Afrique, mais plutôt vers la Russie. Bien entendu, un projet de cette ampleur est démesuré et n’aurait jamais pu voir le jour à cause de l’impact climatique et écologique qu’il aurait eu. Après avoir fait le tour des différentes expositions européennes entre mars 1928 et 1939, le projet Atlantropa a été mentionné dans un roman, publié en 1939, écrit par John Knittel, « Power For Sale ».