Les projections effectuĂ©es par diffĂ©rents groupes de chercheurs Ă©tats-uniens prĂ©sagent une annĂ©e encore une fois riche en phĂ©nomènes tropicaux dans l’Atlantique nord. La saison des ouragans qui commence officiellement le 1er juin et se termine le 30 novembre serait ainsi la sixième d’affilĂ©e Ă connaĂ®tre une activitĂ© supĂ©rieure Ă la normale. Une annonce inquiĂ©tante pour des populations qui, parfois, ne se sont pas encore remises des dĂ©gĂ¢ts essuyĂ©s au cours des annĂ©es prĂ©cĂ©dentes.
La saison cyclonique de 2020 en Atlantique nord fut exceptionnelle Ă bien des Ă©gards. En plus dâ€™Ăªtre celle avec le plus grand nombre de systèmes tropicaux nommĂ©s (30), c’est Ă©galement la seule Ă avoir proposĂ© deux ouragans majeurs au mois de novembre. Autrement dit, en toute fin de saison. Par ailleurs, l’abondance de phĂ©nomènes a demandĂ© un recours massif Ă l’alphabet grec. Une situation qui a eu le mĂ©rite de mettre au jour les inconvĂ©nients de la procĂ©dure. De fait, le ComitĂ© des ouragans de l’Organisation mĂ©tĂ©orologique mondiale a annoncĂ© que l’alphabet grec ne sera dorĂ©navant plus employĂ©.
2021, dans la continuité des années précédentes
Depuis 2016, toutes les saisons des ouragans de l’Atlantique nord ont connu une activitĂ© supĂ©rieure Ă la normale. Et si l’on en croit les prĂ©visions pour la saison Ă venir, la sĂ©rie a toutes les chances de continuer. En effet, les chiffres donnĂ©s par l’UniversitĂ© d’État du Colorado et l’UniversitĂ© de l’Arizona dessinent un paysage marquĂ© par des cyclones nombreux et probablement virulents. On attend ainsi 17 Ă 18 perturbations nommĂ©es, parmi lesquelles figureraient 8 ouragans dont 4 majeurs – c’est-Ă -dire de catĂ©gorie 3 ou plus. On rappelle que la moyenne 1981-2010 fait Ă©tat de 12 systèmes nommĂ©s et de 6 Ă 7 ouragans, dont 3 majeurs.

La saison 2021 ne s’annonce donc pas aussi explosive que celle de 2020, mais devrait nĂ©anmoins se placer comme la sixième consĂ©cutive Ă connaĂ®tre une activitĂ© au-dessus de la normale. De plus, et c’est un point particulièrement important, la probabilitĂ© de voir un ouragan majeur frapper les cĂ´tes Ă©tats-uniennes ou caribĂ©ennes est très Ă©levĂ©e. Plus prĂ©cisĂ©ment, elle se situe entre 60 % et 70 %. Ă€ comparer Ă une saison moyenne oĂ¹ ce risque est de l’ordre de 50 %.
« La dernière dĂ©cennie a Ă©tĂ© très active pour les ouragans » relate Xubin Zeng, directeur des prĂ©visions Ă l’UniversitĂ© de l’Arizona. « Nous devons nous demander si cela fait partie de la variabilitĂ© naturelle du système, ou si nous constatons dĂ©jĂ les impacts du rĂ©chauffement climatique. Si cela fait partie de la variabilitĂ© naturelle, alors après quelques saisons hyperactives, nous nous attendrions Ă ce que l’activitĂ© se calme, mais chaque annĂ©e est un peu folle ces dernières annĂ©es ».
Un contexte de grande Ă©chelle favorable aux ouragansÂ

Les facteurs principaux qui laissent prĂ©sager une saison active s’élèvent au nombre de deux. D’un cĂ´tĂ©, une tempĂ©rature de surface de la mer anormalement chaude dans l’Atlantique tropical et subtropical. De l’autre, le phĂ©nomène La Nina encore bien prĂ©sent dans le Pacifique Ă©quatorial. En effet, mĂªme si La Nina s’attĂ©nue progressivement, elle continue de favoriser un profil vertical de vent propice aux dĂ©veloppements cycloniques dans le bassin atlantique. Sur la figure ci-dessus, on distingue bien la prĂ©sence de ces deux Ă©lĂ©ments. En somme, la nature semble bien prĂ©parer le terrain pour une saison des ouragans qui commencera officiellement le 1er juin prochain.