exoplanètes observatoire des mondes habitables
Crédits : Pitris/istock

Les astronomes identifient les cibles du futur Observatoire des mondes habitables

Les chercheurs continuent de planifier le développement de l’Observatoire des mondes habitables (HWO) de la NASA, dont l’objectif sera d’examiner l’atmosphère de planètes similaires à la Terre à la recherche de biosignatures. Plusieurs cibles sont déjà envisagées.

Déceler la présence de conditions propices à la vie

Il y a quelques mois, une assemblée de scientifiques et d’ingénieurs s’était réunie au California Institute of Technology (Caltech) pour discuter des avancées technologiques envisagées pour le futur observatoire des mondes habitables. Ce projet ambitieux, qui fait suite au télescope spatial James Webb, avait été proposé dans le cadre de l’enquête décennale de 2020 définissant les priorités de la NASA en matière d’exploration spatiale.

L’observatoire des mondes habitables sera spécifiquement conçu pour étendre nos explorations des exoplanètes en mettant l’accent sur la caractérisation de leurs atmosphères. Cette caractérisation, bien que réalisable avec le télescope James Webb, sera ici beaucoup plus poussée.

L’objectif ne sera pas de détecter des formes de vie extraterrestres, mais plutôt d’analyser les signatures spectrales de composés chimiques clés tels que l’oxygène, le méthane et la vapeur d’eau, ce qui peut indiquer la présence de conditions propices à la vie.

Les planètes similaires à la Terre, ciblées par cet observatoire, émettront une lumière extrêmement faible, environ dix milliards de fois moins intense que celle de leur étoile hôte. Pour parvenir à les observer, les chercheurs prévoient d’utiliser un coronographe avancé, un dispositif visant à bloquer la lumière stellaire au maximum tout en préservant une infime partie pour l’analyse.

En ce sens, une proposition innovante discutée à la réunion de Caltech suggère l’utilisation d’un miroir déformable, contrôlé par des milliers d’actionneurs, pour manipuler les rayons lumineux. Cette technique permettrait de minimiser la présence indésirable de la lumière stellaire résiduelle.

Observatoire des mondes habitables de la NASA vie extraterrestre
Crédits : Nazarii Neshcherenskyi/istock

Plusieurs mondes candidats

Des astronomes ont également travaillé sur la sélection des exoplanètes cibles pour l’observatoire. Le Keck Planet Finder (KPF), un instrument opéré par Caltech à l’observatoire de Keck, aura été essentiel dans cette démarche. Il est en effet spécialement conçu pour rechercher des planètes similaires à la Terre dans les zones habitables autour des étoiles rouges de petite taille.

Il y a quelques mois, le Programme d’exploration des exoplanètes de la NASA avait élaboré une première liste de 164 exoplanètes candidates. Cette sélection se basait principalement sur les caractéristiques de l’étoile mère de chaque planète en tenant compte également de la distance de séparation entre la planète et son étoile.

Cependant, bien que ces critères soient pertinents, d’autres facteurs cruciaux déterminant l’habitabilité d’une planète ont été négligés. Ces facteurs incluent des éléments tels que la fréquence des éruptions stellaires et l’abondance de certains éléments dans l’étoile elle-même. Plus récemment, des chercheurs ont donc intégré ces informations essentielles pour fournir le catalogue.

Une liste vouée à évoluer

Les mesures recueillies par les chercheurs se répartissent en cinq catégories clés : l’abondance des éléments stellaires, les valeurs photométriques, les taux d’éruption stellaire, les estimations de la variabilité stellaire et les émissions de rayons X.

Chaque catégorie comporte également des nuances spécifiques. Par exemple, les chercheurs ont collecté 1 700 mesures stellaires concernant l’abondance élémentaire de quatorze éléments différents. Notez cependant que les données d’émission de rayons X n’étaient disponibles que pour 41 des 168 étoiles répertoriées dans le catalogue.

Ce manque de données n’est pas surprenant, car les chercheurs ont utilisé des sources accessibles au public pour leur collecte de données et certaines d’entre elles ne se concentrent pas spécifiquement sur les étoiles nécessaires pour ce projet. Les données proviennent de diverses sources, notamment Gaia, TESS et WISE.

Ainsi, il reste encore un travail substantiel à accomplir pour définir le projet et finaliser ses objectifs scientifiques et techniques. Fort heureusement, le catalogue résultant de ces travaux est accessible gratuitement, ce qui offre ainsi à toute partie intéressée la possibilité d’explorer les données collectées et de potentiellement contribuer aux futurs développements scientifiques mentionnés à la fin du document.

Brice Louvet

Rédigé par Brice Louvet

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.