Lors d’une étude sur l’hydrogène (HI) au sein des galaxies à faible luminosité de surface (LSB), des astronomes ont fait une découverte intrigante : une galaxie qui semble… dépourvue d’étoiles.
Des galaxies particulières
Les galaxies à faible luminosité de surface (LSB) se distinguent par leur apparence et leur composition distinctes par rapport aux galaxies plus traditionnelles, riches en étoiles et en gaz. Cependant, les LSB présentent des caractéristiques particulières.
Nous savons en effet qu’elles ne reflètent que très peu de lumière et possèdent très peu d’étoiles en leur sein. La matière normale (ou baryonique) qu’elles contiennent se présente en effet souvent sous forme de gaz plutôt que sous forme d’étoiles. À l’inverse, les LSB ont tendance à posséder une quantité significative de matière noire, dont l’influence gravitationnelle est observée à travers ses effets sur la matière visible, telle que la trajectoire des étoiles et du gaz dans une galaxie.
Étudier les LSB offre donc aux astronomes des informations importantes pour mieux comprendre la distribution de la matière dans l’Univers, la formation des galaxies, et les rôles respectifs de la matière noire et de la matière visible dans ces systèmes.
Un objet riche en gaz primordial
II y a quelques semaines, des chercheurs sont tombés sur exemple extrême de ce type d’objet. L’étude portait sur 350 de ces galaxies uniques, analysées à l’aide de radiotélescopes renommés tels que le télescope Green Bank (GBT) de la National Science Foundation, le télescope Arecibo et le radiotélescope de Nançay. L’objectif était de déterminer les masses gazeuses et dynamiques de ces objets ultra-diffus.
Karen O’Neil, scientifique principale du Green Bank Observatory, a repéré une divergence entre les données. L’erreur a été identifiée lorsque le GBT a été accidentellement pointé vers de mauvaises coordonnées, révélant une galaxie unique. Cet objet, baptisé J0613+52, se distingue en effet par sa richesse en gaz et son absence apparente d’étoiles. « Les étoiles pourraient être là, mais nous ne pouvons tout simplement pas les voir », notent les auteurs. Autrement dit, cette galaxie semble ne pas suivre les schémas prévus de formation stellaire. Il pourrait d’ailleurs s’agir de la première découverte d’une galaxie proche composée exclusivement de gaz primordial.

J0613+52 suscite ainsi plus de questions que de réponses. Une imagerie optique approfondie pourrait fournir des indices supplémentaires, mais la faible densité superficielle de gaz rend son observation difficile, voire impossible à d’autres longueurs d’onde. Les astronomes suggèrent qu’une étude complète du ciel avec des instruments sensibles comme le télescope Green Bank pourrait révéler davantage de ces objets énigmatiques.
Les détails de l’étude ont été présentés lors d’une conférence de presse à la réunion annuelle de l’American Astronomy Society.
