Comment les astronautes font-ils leurs besoins dans l’espace ?

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Le problème du pot pour les astronautes se pose depuis les débuts de l’aérospatiale et les déboires d’Alan Shepard, le premier américain à visiter l’espace, qui s’était uriné dessus. Depuis, les choses ont bien changé.

Pour le premier vol d’Alan Shephard dans l’espace, en 1961, il n’avait pas été prévu qu’il puisse uriner, car le vol ne devait durer que 15 minutes. Mais le compte à rebours de lancement ayant été stoppé à plusieurs reprises et n’en pouvant plus, l’astronaute demanda l’autorisation d’uriner. Après concertation des ingénieurs, il eut l’autorisation de se soulager dans sa tenue.

Après la débâcle de Shepard, la NASA prit le problème à bras le corps en réfléchissant aux meilleures façons de prendre soin des fonctions de base du corps humain. Le 15 mai 1963, à 14 h 4 heure de Paris, décollait la dernière mission du programme Mercury. L’astronaute Leroy Gordon Cooper s’envola alors pour l’espace. En montant dans la capsule, il découvrira un délicat petit cadeau laissé pour lui par Alan Shepard : un pistolet collecteur d’urine. Un court-circuit en fin de mission laissera le système automatique de stabilité et de contrôle de l’appareil sans électricité. Le taux de CO2 augmentera dans sa combinaison et dans la cabine, et suite à la panne électrique, beaucoup d’opérations se feront manuellement. Plus tard, une enquête révélera que son sac d’urine s’était percé…

Dès lors, lorsque la NASA commença à planifier des missions plus longues, ils durent prendre les entrailles des astronautes en considération. Plus récemment, Hank Green, chercheur et blogueur américain, nous livrait les secrets des toilettes de la Station Spatiale Internationale qui fonctionnent en l’absence de gravité. Vous verrez que depuis, les choses ont bien changé, même si faire ses besoins dans l’espace reste une opération fastidieuse.

Les toilettes de l'ISS / Nasa
Les toilettes de l’ISS – Crédits : Nasa

Première difficulté : la taille réduite de la pièce et des toilettes. En effet, si les cuvettes terrestres atteignent en moyenne un diamètre de 30 à 45 centimètres, on ne peut pas en dire autant de leurs homologues spatiaux dont le calibre ne dépasse pas les dix centimètres. Pour se positionner et se maintenir dessus, les spationautes disposent alors de poignées, de sortes d’étriers et de sangles. Une fois positionnés, ceux-ci activent un système d’aspiration destiné à évacuer les déchets solides. Ces derniers ne sont pas largués dans l’espace, mais stockés sur place dans un compartiment prévu à cet effet. Ils sont acheminés ponctuellement vers la Terre et éliminés à ce moment-là.

Concernant l’urine, chaque astronaute dispose d’un d’entonnoir qu’ils fixent à un tuyau sortant des parois de la Station. Comme les matières solides, l’urine des spationautes est aspirée et collectée dans un réservoir pour eaux usées qui depuis 2008, sont distillées et purifiées afin de produire de l’eau potable. Selon les estimations, le système permet de produire près de 6,8 tonnes d’eau par an en recyclant non seulement l’urine des astronautes, mais également leur transpiration ou encore l’humidité ambiante. Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme.

Source : Space