Pourquoi les astronautes brûlent-ils leurs caleçons sales ?

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En voilà une question existentielle ! Vous êtes vous déjà demandé ce que les astronautes faisaient de leurs sous-vêtements sales ? Récemment, l’homme qui « habille » les astronautes de la Station spatiale internationale a été interviewé.

Nous savions déjà que les astronautes pouvaient se gratter le nez dans leur combinaison avec l’aide d’un bout de velcro accroché à l’intérieur de leur casque. Cependant, la question des sous-vêtements sales était également assez méconnue. Robert Trevino, ingénieur ouvrant pour la division « Équipage et systèmes thermiques » de la NASA a été interviewé par Motherboard le 6 mars 2017.

Avec son équipe, ce responsable des tenues vestimentaires des astronautes doit sans cesse réfléchir à leur confort en prenant en compte le poids et la durabilité des vêtements. Il s’avère que la question de la lessive n’est pas si anodine que l’on puisse penser et elle est même envisagée avec le plus grand sérieux surtout pour les futures missions spatiales de longue durée.

Les bermudas et polos portés par les astronautes de l’ISS fournis par la société Lockheed Martin n’ont pas grand-chose de spécial à part le fait qu’ils sont confortables. L’inflammabilité n’est pas la seule notion prise en compte ces vêtements puisqu’ils doivent résister aux différentes activités imputées à un astronaute, à savoir les opérations de maintenance et les expériences menées. Pour le sport (une heure par jour), d’autres vêtements conçus pour être respirants sont disponibles.

Le fait est qu’il n’y a aucun système de lavage sur la Station spatiale internationale, donc les astronautes portent leurs vêtements jusqu’à que ces derniers sentent mauvais avant de les jeter à la poubelle. Les tenues classiques portées sur l’ISS ont une longévité comprise entre 3 et 6 mois, tandis que les tenues de sport ne peuvent être portées plus de deux semaines.

Selon Robert Trevino, lorsque le véhicule de transport russe Progress décharge sa cargaison sur l’ISS, celui-ci est chargé des déchets de la station qu’il brûle dans l’atmosphère.

Lors de missions longue durée, il ne sera pas possible d’emporter des vêtements neufs en quantité suffisante pour les jeter lorsqu’une odeur désagréable apparait. C’est pourquoi les ingénieurs réfléchissent à une solution de lavage, tandis qu’a été évalué le coût nécessaire installer un tel système utilisant de l’eau et de l’électricité. Pour l’instant, il est moins onéreux de remplacer les vêtements car l’eau est une ressource trop précieuse.

L’eau sera d’ailleurs toujours un réel problème, à moins que sur Mars, première planète faisant l’objet de projets de missions longue durée, nous trouvions de la glace afin d’avoir de l’eau en grande quantité. Robert Trevino indique qu’il est nécessaire de develloper des vetements « bien plus antibactériens ». Il est aussi question de « systèmes de lavage alternatifs qui ne reposent pas sur l’eau » en utilisant par exemple les ultraviolets ou les micro-ondes, des technologies faisant actuellement l’objet d’expériences.

Bien que les vêtements ne seront jamais aussi propres qu’avant, l’ingénieur estime que leur durée de vie pourrait etre multipliée par deux, ce qui n’est déjà pas si mal puisqu’il sera donc possible d’emporter deux fois moins de linge. Ces recherches font l’objet d’un projet plus général visant à réduire les problématiques de logistiques imputées au missions longue durée : Logistics Reduction for Advanced Exploration Missions.

En attendant d’avoir à disposition à laver spatiale performante et économe, les astronautes n’ont pas fini de brûler leurs sous-vêtements !

Sources : Motherboard – LibérationPopSci