La crise actuelle autour des antibiotiques a donné l’idée à des chercheurs brésiliens de s’intéresser à une méthode très ancienne : l’asticothérapie. Il s’agit d’un genre de thérapie qui a pour but de soigner une plaie des tissus mous à l’aide d’asticots qui proviennent principalement d’une espèce de mouche en particulier.
Une pratique qui date des Mayas
Pour l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la résistance aux antimicrobiens, dont les antibiotiques, est l’une des dix plus grandes menaces pour la santé publique mondiale auxquelles doit faire face l’humanité. De plus, la disponibilité générale de ces antibiotiques rencontre divers problèmes depuis déjà quelque temps.
Au Brésil, plusieurs hôpitaux tentent donc de revenir à des méthodes ancestrales, dont l’asticothérapie (ou larvothérapie). Comme son nom l’indique, il est ici question d’asticots (ou larves). Appartenant principalement à l’espèce de mouche verte commune (Lucilia sericata), ces asticots étaient à une époque utilisés par les Mayas. Comme l’expliquait un article de BBC News Brazil en 2023, des documents historiques attestent de l’utilisation des larves pour cicatriser les blessures à l’aide de leur salive.
Les Mayas confectionnaient des tissus à baigner dans un sang animal avant un séchage au soleil. Ensuite, des mouches attirées par le sang pondaient leurs larves. Enfin, le tissu couvert d’asticots était directement appliqué sur la plaie. Il s’agissait donc ici d’une forme primitive de pansement.

Des pansements à la bave d’asticots
Depuis longtemps, la science sait que les asticots de la mouche verte ont d’exceptionnels pouvoirs cicatrisants. Ils ont effectivement la particularité de consommer uniquement le tissu nécrotique (la chair morte ou infectée) en prenant soin d’épargner les tissus sains. Évidemment, les larves en question ne sont pas celles qui pullulent dans les poubelles, mais seraient élevées en laboratoire dans un environnement stérile.
Au Brésil, les chercheurs désirent appliquer cette méthode pour soigner notamment les personnes diabétiques, plus précisément les plaies que l’on peut trouver au niveau de leurs pieds (artériopathie diabétique). Pour passer à l’étape supérieure, les responsables attendent toutefois le feu vert de l’Agence Nationale de Surveillance Sanitaire brésilienne. Ainsi, la plus plausible des applications de l’asticothérapie n’est autre que des pansements contenant de la bave d’asticots.
Évoquons enfin le fait que la salive des escargots est déjà utilisée dans le domaine de la cosmétique. Celle des asticots pourrait donc être bientôt utilisée dans la santé. En revanche, certains experts pensent que ce genre de thérapie ne fera jamais vraiment l’objet d’une démocratisation, principalement en raison du facteur de dégoût et de réticence des personnes.