« 2011 UW-158 », l’astéroïde qui aurait pu vous rendre multimilliardaire

Crédits : Arecibo Observatory

L’astéroïde répondant au doux nom de « 2011 UW-158 » n’est passé « qu’à » 2,4 millions de kilomètres de chez nous… Et personne n’est allé le chercher ! Or d’après les astronomes, son cœur serait composé de 90 millions de tonnes de platine, ce qui en ferait une mine de métal précieux d’une valeur correspondant au PIB du Japon ou de ceux de la France et du Royaume-Uni cumulés. Cependant, si le chiffre en fait rêver plus d’un, celui-ci n’est pas réellement attesté.

Le caillou de luxe mesure 450 mètres de large pour 600 à 1000 m de long. Il était possible de l’observer dans la nuit du dimanche au lundi 20 juillet à l’aide d’un télescope. En voici quelques images :

Puerto Rico's Arecibo Observatory
Crédits : Puerto Rico’s Arecibo Observatory

Mais cet astéroïde n’a pas été médiatisé simplement pour sa proximité. Bien d’autres passent plus près de la Terre que celui-ci. Mais si l’on s’en tient aux dires des scientifiques de l’observatoire Arecibo à Porto Rico, l’intérieur du corps céleste serait rempli de platine. Et si tel est le cas, sa valeur serait de 5000 milliards d’euros.

Une exploitation minière?

Deux sociétés, Deep Space Industries et Planetary Resources, comptent un jour exploiter les ressources des astéroïdes à des fins commerciales. Un projet soutenu par le co-fondateur de Google Larry Page, son président du conseil d’administration Éric Schmidt et par le réalisateur James Cameron.

Un objectif à long terme qui risque d’être trop court pour le réaliser sur l’astéroïde 2011 UW-158, mais qui pourrait être mis au point pour 2018.

 

La valeur estimée est contestée par les scientifiques

Le journal 20 Minutes rapporte que l’information sur la valeur de l’astéroïde ne repose pourtant sur aucune source fiable. La vidéo par laquelle les médias se seraient basés ne donne pas d’explications sur l’estimation de cette valeur : quand l’astronome de Sloosh demande à Chris Lewicki (le président de Planetary Resources) comment il a obtenu ce chiffre astronomique, il n’obtient aucune réponse.

D’après l’astrophysicien Patrick Michel, directeur de recherche CNRS à l’Observatoire de la Côte d’Azur, « il n’y a pour l’instant aucun indice de présence de métal sur cet astéroïde ».

« Et pour cause : avec les moyens actuels, il n’est pas possible de savoir de quoi est fait un tel astéroïde, tout au plus peut-on avoir une idée de la composition des premiers micromètres de sa surface. Le reste n’est qu’extrapolation », indique le journal.

De toute manière, même si l’on arrivait à surmonter l’obstacle technologique du forage sur un astre spatial, la question du droit d’exploitation se poserait. En effet, depuis la loi des Nations Unies de 1967, tout objet céleste ne peut être convoité par un état ou un organisme privé et appartient au patrimoine de l’Humanité.

Sources : L’Express ; RTL ; 20 Minutes