Le lac Tchad joue un rôle déterminant, notamment économique. Séparant quatre pays, il fournit de l’eau douce à plus de 20 millions de personnes. Mais du plus grand lac d’eau douce du monde qu’il était jadis, il ne reste plus grand chose.
Le lac Tchad sépare quatre pays pour lesquels il fournit de l’eau à plus de 20 millions de personnes, le Tchad, le Cameroun, le Niger et le Nigeria. Mais si il y a 6 000 ans, il était un paléo-lac appelé Méga-Tchad dont l’énorme superficie atteignait 360.000 km², il n’est aujourd’hui plus qu’un « reste » de ce dernier, avec une superficie qui oscille entre moins de 500 et 1500 km².
S’il s’est asséché à ce point en l’espace de quelques centaines d’années, c’est à cause d’un changement climatique brutal intervenu au niveau du Sud du Sahara, laissant place au désert. Ces conclusions sont celles des scientifiques de l’université de Londres et d’autres instituts de recherche britanniques, qui se sont basés sur les images satellites pour cartographier les anciennes limites du lac Méga-Tchad, et ont analysé et déterminé l’âge des sédiments et des fossiles retrouvés là où, auparavant, il y avait de l’eau.
Ces conclusions sont déterminantes à l’heure où la tendance est à un réchauffement climatique global. Analyser l’évolution de ce lac va permettre aux chercheurs de découvrir les rétroactions susceptibles de se développer à l’échelle mondiale. Aujourd’hui, le lac Tchad couvre moins de 10 % de la surface qu’il occupait dans les années 1960. La diminution de la pluviosité, mais aussi les trois sécheresses de 1973, 1984 et 2008, ainsi que la hausse des prélèvements des populations locales menacent le lac d’un disparition totale au cours des prochaines décennies.
– Illustration principale : Nasa