Lors du dernier salon de l’Agriculture de Paris, le président Emmanuel Macron pointait du doigt la disparition des terres agricoles. En effet, plus de 65 000 hectares d’espaces dits « naturels » font l’objet d’une artificialisation chaque année en France. S’il s’agit d’une évidente menace pour l’agriculture, c’en est également une pour la biodiversité.
L’intervention du président
Comme le rapportait L’Express, le président Macron s’était exprimé le 23 février 2019 lors du dernier salon de l’Agriculture de Paris. Face à un monde agricole inquiet, le chef d’État avait promis une nouvelle Politique agricole commune (PAC) assurant la souveraineté alimentaire, environnementale mais aussi industrielle de l’Europe.
Le président a également rappelé que la France avait perdu un quart de sa surface agricole durant les 50 dernières années. Or, l’intéressé a évoqué un choix radical visant ce qu’il a nommé le « zéro artificialisation nette ». Il s’agit désormais de plancher sur la question suivante : comment tenir cet engagement et l’intégrer dans les politiques, surtout en termes d’urbanisme ?
Qu’est-ce que le « zéro artificialisation nette » ?
Pour le gouvernement, cette notion implique de faire en sorte que lorsque l’on artificialise une zone, la même surface soit rendue à la Nature. Il s’agit d’une mesure déjà portée par l’ancien ministre de la transition écologique et solidaire Nicolas Hulot en 2017, dans son plan biodiversité. Quant au recul des terres cultivables, celui-ci se ferait sous l’impulsion des zones commerciales, industrielles et logistiques. Néanmoins, d’énormes projets de type complexes de loisirs sont également pointés du doigt (ex : Europacity).
Toutefois, on l’oublie un peu trop souvent mais artificialisation des sols rime également avec secteur du logement. Celui-ci est tout simplement le principal responsable de la bétonisation, devant les autres types de zones déjà citées. De plus, les chiffres du ministère de l’Agriculture le prouvent. Sur la dernière décennie, seulement 4 % des sols artificialisés reviennent au commerce et 8 % à l’agriculture. En revanche, 16 % de ces sols concernent le réseau routier et environ 50 % le secteur du logement ! Rappelons au passage que l’agriculture est bien une forme d’artificialisation des sols. Ainsi, la notion de « zéro artificialisation nette » laisse penser que les espaces naturels et leur biodiversité seront davantage préservés, et ce sans pour autant oublier les terres agricoles.
La fin d’un idéal ?
Ainsi, le secteur du logement représente la moitié des sols nouvellement artificialisés. Cela implique donc de réfléchir sur la question de l’habitat et de la limitation des constructions. Logiquement, la fin d’une époque devrait se profiler à propos de ce que l’on nomme le « rêve pavillonnaire ». Aujourd’hui plus que jamais, l’objectif que nourrissent de nombreux Français consistant à devenir propriétaire d’une maison individuelle représente un défi de taille. Les problématiques concernent à la fois l’urbanisme, l’aménagement du territoire et la protection de l’environnement.
Par ailleurs, il faut savoir que ce genre de préoccupation concerne tout de même un tiers des départements. De plus, 56 % des logements sont des maisons individuelles dans notre pays. Également, plus du trois quarts des citoyens jugent que la maison individuelle représente le logement idéal. Pourtant, si l’État désire réellement éviter la disparition des zones naturelles et des parcelles agricoles, il va bien falloir revoir nos habitudes en termes d’habitat. Autrement dit, les autorités devront fortement limiter les nouveaux aménagements et constructions de zones et autres quartiers pavillonnaires.
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