Le son d’un avion à réaction est généralement estimé à une puissance de 100 à 150 décibels dans sa phase la plus bruyante. Pour l’humain, c’est à partir de 130 décibels que la limite de douleur est atteinte. Chez un certain animal marin, cette fréquence est largement dépassée lors de ses vocalisations, susceptibles de s’élever jusqu’à 188 décibels. Savez-vous de quelle espèce il s’agit ?
La baleine bleue, le plus gros animal de la planète
La baleine bleue (Balænoptera musculus), aussi appelée « rorqual bleu », est une espèce de cétacé appartenant à la famille des balænopteridés. Cet animal marin d’envergure mesure en moyenne 27 mètres de long pour un poids d’environ 150 tonnes.
Les organes de la baleine bleue sont eux aussi surdimensionnés : coeur de 180 kilos, reins d’une tonne ou foie de 700 kilos, le cétacé bat tous les records. Ces impressionnantes dimensions font ainsi de la baleine le plus gros animal de tous les temps.
Un chant complexe et puissant
D’après les recherches des scientifiques Cummings et Thompson, le chant complexe émis par la baleine bleue ou à bosse pour communiquer oscillerait entre 155 et 188 décibels, soit le son d’un réacteur d’avion. De plus, le bruit émis par les animaux marins pourrait se répandre sur des centaines de kilomètres à la ronde.
La plupart des groupes de baleines bleues, mais aussi des baleines à bosse, communiqueraient à l’aide de vocalises d’une fréquence de base variant entre 10 et 4 hertz. Ces chants complexes dureraient entre dix et trente secondes, voire deux minutes lorsque les chants sont répétés (observation sur des baleines du Sri Lanka).
Des vocalisations difficiles à analyser
Les chants des baleines bleues ou à bosse semblent difficiles à analyser, leur rôle exact étant encore méconnu. Les biologistes retiennent toutefois quelques fonctions principales de ces vocalisations :
- Maintien d’une certaine distance entre les individus
- Identification
- Transmission d’informations
- Appels entre mâles et femelles
- Localisation des ressources alimentaires
- Défense territoriale…
En plus de leurs chants sophistiqués, les baleines produisent des clics et des sifflements. Les cachalots, par exemple, émettent ce type de sons pour localiser leurs proies, phénomène appelé écholocalisation. Les orques sont également connus pour leurs sifflements.
Le trafic maritime perturbe la communication des baleines, toutes espèces confondues
Dans les zones de trafic maritime, les infrasons des chants de baleine sont soumis à la pollution sonore, rendant la communication entre individus de plus en plus difficile, pouvant porter atteinte à leur survie. En effet, les vocalises des cétacés leur permettrait, entre autres rôles, de trouver de la nourriture ou de signaler un danger.
Certaines espèces de baleines comme la baleine à fanons, utilisent des sons à basse fréquence pour communiquer sur de longues distances dans les profondeurs de l’océan. Le bruit du moteur des bateaux, comprenant souvent des fréquences similaires, a pour effet de masquer ou d’interférer avec ces signaux de communication.
La pollution sonore peut également modifier le comportement naturel des baleines. Ainsi, en fuyant les zones de trafic intense, certaines baleines modifient par la même occasion leurs déplacements migratoires, adaptation impactant également leur accès à la nourriture et à leurs zones de reproduction. Sans compter les éventuelles collisions et le stress chronique que les sons et activités des navires peuvent causer aux cétacés, se répercutant sur leur santé.
En conclusion, le chant de la baleine bleue, atteignant jusqu’à 188 décibels, témoigne de la puissance acoustique impressionnante de cet animal, surpassant même le son d’un réacteur d’avion. Ses vocalisations, essentielles pour la communication et la survie des cétacés, jouent un rôle crucial dans leur interaction sociale, leur orientation et la recherche de nourriture. Cependant, la pollution sonore liée au trafic maritime pose une menace sérieuse à cette communication, perturbant leurs comportements naturels et leur bien-être. La préservation de ces géants marins passe ainsi par la réduction des nuisances sonores dans leur habitat océanique.